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16 octobre 2016

Portrait de Lau’

coups de gueules de Lau'Comme Lau’, fais-toi tirer le portrait par Comme des Fous en répondant à ces 5 questions.

Découvrir son blog: Coups de Gueule de Lau’

Quelles sont tes inspirations dans la vie et à quoi tu aspires?

Une personne qui m’a énormément inspiré, par ses valeurs, c’est mon père. Il est décédé quand j’avais 13 ans, mais il reste extrêmement présent dans beaucoup de choses que je fais, parce que ses valeurs, la manière dont je l’ai vu agir, ça reste quelque chose de vraiment porteur pour moi.

Une activité ? Le théâtre, à coup sûr ! Je fais partie d’une troupe de théâtre amateur, et je crois que je ne pourrais plus vivre sans. C’est mon refuge quand autour de moi c’est un peu trop galère, c’est une source d’énergie… Ouais, c’est vraiment important pour moi !

Et les mots, l’écriture… Envie de citer une des dernières chansons de Renaud, pour le coup :
« Ça vous rend libre comme l’oiseau, ça vous libère de tous les maux,
Ça vous libère de tous les maux
C’est un don du ciel, une grâce, qui rend la vie moins dégueulasse
Qui vous assigne une place, plus près des anges, que des angoisses. »
(Renaud – Les Mots)

Et à quoi j’aspire ? Ça va paraître ultra « bateau » comme réponse, mais : un monde plus égalitaire, qui écraserait moins toute personne qui sort d’une certaine forme de norme socialement admise.

Comment décrirais-tu ton métier et pourquoi tu l’aimes?

Je suis éduc’ spé. J’aime profondément mon métier parce que ça me donne l’occasion de « passer le message plus loin », de transmettre à d’autres des valeurs qu’on m’a transmises et qui me portent, et aussi de donner un bout, par mon parcours, le message qu’on peut avoir un parcours de vie cabossé, hors de la norme, et s’en sortir.

Que penses-tu du monde de la santé mentale?

Que c’est mon monde, déjà !
C’est important pour moi de le dire. Je ne veux plus cacher le fait que j’ai ma dose de particularités sur le plan psy, que j’ai eu (et ai toujours dans une moindre mesure) ma dose de galères sur ce plan là. J’ai envie de dire qu’on ne devrait plus avoir à s’en cacher, que ça fait partie de nos vies comme d’autres éléments de notre parcours, et que y a aucune honte à en avoir !

Que j’y ai rencontré énormément de mes ami.es, des personnes qui aujourd’hui comptent énormément pour moi. Que j’y ai vu des choses magnifiques en terme de solidarité.

(et concernant les professionnel.les : que trop de professionnel.les ont en tête la norme sociale et le respect de cadres et de procédures avant le respect des patient.es. Mais qu’il y a à cela autant des raisons sociétales que des raisons pratiques : les budgets rabotés, les sous-effectifs des équipes. Par contre, il y a aussi des sacrés perles parmi ces professionnel.les, et c’est important de le souligner aussi. Des gens qui sont créatifs, qui sont capables de tordre un bout leur propre réalité pour rejoindre les patients dans la leur et les accompagner vraiment avec qui ils sont.)

Qu’est-ce qu’on peut tirer de positif de la folie?

Un autre regard.
Une liberté par rapport aux codes sociaux qui font moins sens pour nous, ce qui nous permet de regarder le monde autrement, d’une manière moins normative, plus créative.

Pourrais-tu devenir un jour ministre de la santé mentale et sinon qu’est-ce que tu lui demanderais?

Ministre ? Oula non ! Je fuis comme la peste toute position de pouvoir. Je suis assez persuadée que le pouvoir pourrit les gens, et je n’ai aucune envie de pourrir, ma foi !

Sinon, ce que je lui demanderais ? Plus de budgets ! Et aussi moins de procédures, de codification, et plus de liberté pour les soignants et les patients, plus d’espace à la créativité. Et moins de psychiatrie sécuritaire.

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