Portrait de MA Read
Comme MA Read, fais-toi tirer le portrait par Comme des fous en répondant à ces 5 questions.
Quelles sont tes inspirations dans la vie et à quoi tu aspires ?
Carrie Fisher est mon inspiration. Sa disparition le 27 décembre 2016, à l’âge de 60 ans, m’avait fait de la peine. En effet, elle s’était à plusieurs reprises exprimée sur les maladies mentales ― un sujet quasiment inconnu d’Hollywood à l’époque où elle a commencé à en parler publiquement.
Elle avait témoigné avec une grande honnêteté de ses difficultés et de ses succès dans la bataille contre l’addiction et les troubles bipolaires, affichant une attitude extrêmement offensive lorsqu’il s’agissait de débattre des problèmes de santé mentale.
J’essaie au quotidien d’informer les gens sur l’importance d’une bonne santé mentale, et du rétablissement. J’informe sur les troubles bipolaires et je parle des maladies mentales sans tabous à travers ma page Facebook Bipolaire On Air.
Comment décrirais-tu ton métier et pourquoi tu l’aimes ?
J’ai travaillé pendant 25 ans pour une organisation internationale œuvrant dans le domaine des droits de l’homme. Ça aussi, c’est inspirant pour moi. C’était un honneur.
Que penses-tu du monde de la santé mentale ?
Le monde de la santé mentale est un monde en train de changer.
Les personnes vivant avec un trouble psychique stabilisé comme moi ont pris conscience de leur savoir par expérience et de leur force et capacité de pair-aidant.
Nous pouvons aider les personnes en souffrance en leur montrant la voie du rétablissement.
À l’avenir, les équipes soignantes, comme au Canada, nous intégreront, reconnaissant la plus-value de la pair-aidance.
Qu’est-ce qu’on peut tirer de positif de la folie ?
La folie a toujours été présente dans ma vie.
Ma mère schizophrène a passé plus de temps à l’hôpital psychiatrique qu’à la maison. C’est ma grand-mère maniaco-dépressive qui m’a élevée.
Mon trouble bipolaire a rythmé ma vie avec des pics genre Everest et des lows aussi profonds que les abysses de l’Océan.
La folie est synonyme de grande souffrance.
Difficile d’en tirer du positif. Ce n’est que récemment, depuis mon implication sur les réseaux sociaux que je me dis que finalement mon vécu, mon rétablissement, ma force peuvent servir de moteur et d’inspiration à de nombreuses personnes en souffrance.
J’aimerais servir de phare et empêcher les naufrages sur les écueils de la Côte dans la tempête.
En septembre 2021, j’ai été élue présidente de la Maison de la Santé Mentale de l’Eurométropole de Strasbourg. Lorsque nous aurons levé les fonds nécessaires, nous accueillerons les gens dans un lieu convivial au centre-ville où ils pourront s’exprimer pleinement sans tabous au sujet de leur santé mentale ou de celle de leur proche. Nous les écouterons, nous échangerons et si nécessaire nous les orienterons dans leurs démarches et recherches de soins.
La santé mentale sera au cœur de la ville de Strasbourg !
Pourrais-tu devenir un jour ministre de la santé mentale et sinon qu’est-ce que tu lui demanderais ?
Non, devenir ministre ne m’intéresse pas.
Les ministres sont nommés par le chef de gouvernement et jusqu’à présent, aucun n’a doté le ministère de la santé des moyens nécessaires pour améliorer les services.
Je souhaiterais des investissements financiers massifs dans les hôpitaux psychiatriques pour augmenter le nombre de soignants, l’allègement de leurs tâches administratives afin qu’ils consacrent leur temps à la thérapie, au dialogue, aux activités diverses avec les patients.
Même chose pour l’ambulatoire, les CMP et autres devraient pouvoir aider les patients lorsqu’ils sortent de l’hôpital.
Enfin, les médecins généralistes devraient recevoir une formation supplémentaire afin d’orienter les patients montrant des signes précurseurs de troubles psychiques, vers des structures adaptées.
Une page que tu aimerais faire connaître?
La page Facebook Bipolaire On Air.