Le diagnostic de bipolarité : pourquoi moi ? [lucie_ptit_lu]
[ ÉTAIT-CE TROP DE DEMANDER QUE LA VIE ME LAISSE SIMPLEMENT EN PAIX ? ]
POURQUOI MOI ?
J’éclatais en sanglots à côté de ma mère quelques mois après mon diagnostic de bipolarité.
Je tapais du poing sur une table imaginaire, en hurlant : « Pourquoi moi, maman ? Tu sais que j’œuvre toujours pour le bien, non ? Alors, pourquoi moi ? Pourquoi les autres aussi, ceux qui sont si gentils ? Pourquoi les pourritures s’en sortent-elles bien ? »
Elle n’a rien su me répondre. Il ne me restait que le silence d’un Dieu auquel je ne crois pas, qui m’avait assuré qu’il existait alors qu’il n’était qu’une mascarade issue de mon esprit délirant. Une douche brûlante et glacée en même temps. Ce ne fut pas mon premier, ni mon dernier « pourquoi moi ». Les années passèrent et les coups du sort s’acharnèrent sur le lambeau déjà trop vif que j’étais. Mon entourage et moi avions fini par penser qu’un chat noir me possédait. Était-ce trop de demander que la vie me laisse simplement en paix ?
POURQUOI PAS MOI ?
Un jour, l’illumination.
Et pourquoi ça n’arriverait pas à moi, après tout ?
Existerait-il d’un côté les gentils qu’on doit préserver et les méchants qui doivent être punis ? Qui suis-je pour décider de leur camp ? Comment mesure-t-on les bonnes actions et les mauvaises actions ? Qui me donne le droit de me définir comme méritante ?
C’EST POUR MOI
Qu’ai-je fait de tous les autres « c’est pour moi » que j’ai tenu pour acquis ? Suis-je reconnaissante pour la chance que j’ai aujourd’hui ? Combien seraient-ils prêts à échanger mes « pourquoi moi » pour goûter à mes « c’est pour moi » ?
Aveuglée par ma propre douleur, j’ai oublié de rester à ma place. Le malheur comme malédiction, ou comme une leçon pour se construire, à toi de choisir.
PLONGER EN SOI
Tous les jours, des milliards de « pourquoi moi » n’entendent pas de réponse. Et si l’on ne nous avait pas appris à les écouter ?
Je ne vais pas te dire de cesser de te plaindre, au contraire. Vas jusqu’au bout, plonge dans l’obscurité. Berce-toi tendrement, et pleure sur ton sort jusqu’à être vidé, car c’est injuste, je le sais.
Nous avons le droit d’embrasser pleinement notre souffrance, elle est légitime, quelle qu’elle soit. Il n’y a aucun sens à comparer les degrés de souffrances entre deux personnes. Même si le monde se meurt, tu as le droit de ne pas faire le deuil des blessures que la vie t’a infligées, à plus ou moins grande intensité. Tu as le droit absolu de te sentir victime d’éléments pour lesquels tu n’as pas prié.
Prends le temps d’accueillir cette peine, ces doutes, ces émotions, d’y rester blotti au chaud, peut-être pendant des années, peut-être à jamais.
Pourtant un message m’est parvenu ; sortir du « pourquoi moi » c’est commencer à se guérir.
Et entre croire et faire, il n’y a qu’un pas pour réussir.
lucie_ptit_lu
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Iván Maceda Mejías
14 novembre 2022 chez 22 h 53 minEste texto creo que sólo se entiende en su totalidad si has estado verdaderamente en el fondo. Yo también me pregunté muchas veces¿Por qué a mí? y la vida también me ha respondido: para esto, sólo que no supe disfrutarlo totalmente porque no había estado en el abismo. Hoy estoy vivo y eso es una gran oportunidad, así que hay cosas por hacer, y aprendí la importancia de conservar la dignidad. Bellísimo escrito