Troubles mentaux, une espérance de vie diminuée de 10 à 25 ans?
Tu te bats pour te rétablir, pour retrouver ta joie de vivre, à être dans le présent mais à la fin tu crèves 10 ans avant les autres?
Les troubles mentaux réduiraient l’espérance de vie de 10 à 25 ans. En cause, les morts naturelles, la difficulté à prendre soin de son corps quand on a des troubles psy, loin devant les suicides.
Alors oui, mieux vaut prévenir que guérir.
Extraits de la brochure Soins somatiques et psychiatrie:
La santé physique et la surmortalité des personnes vivant avec des maladies psychiques ont longtemps été ignorées, du fait de préjugés, de méconnaissance ou de difficultés de repérage.
Pourtant, de nombreuses études cliniques et épidémiologiques ont porté sur l’association entre maladies somatiques² et psychiques (appelée comorbidité). Sans oublier que certains médicaments psychotropes1 augmentent les risques de maladies cardio-vasculaires, de diabètes et d’obésité.
La surmortalité3 des personnes ayant des troubles psychiques sévères est connue depuis les années 1930. Cette surmortalité s’aggrave de manière continue, alors que l’espérance de vie de la population générale augmente. Selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), il y aurait 8 millions de morts prématurées dans le monde liées aux troubles psychiatriques.
Des études ont montré que la première cause de mort des personnes vivant avec des troubles psychiques est naturelle, loin devant les suicides, les accidents et les homicides. Ainsi, par rapport à la population générale, l’espérance de vie des personnes vivant avec des troubles psychiques est écourtée de 10 à 20 ans et leur taux de mortalité4 est trois à cinq fois supérieur3 (OMS, 2015).
Les maladies cardiovasculaires et celles liées au tabac représentent les principales causes de décès des personnes atteintes de troubles psychiques. Par exemple, une personne chez qui un diagnostic de schizophrénie ou de troubles bipolaires a été établi aurait 2 à 3 fois plus de risque de mourir d’une maladie cardiovasculaire que la population générale.
Le risque de mort prématurée dépend de nombreux facteurs plus ou moins associés : le tabagisme, le régime alimentaire, l’obésité, le diabète, les effets indésirables des médicaments psychotropes, le manque d’exercice, mais aussi la pauvreté et un réseau social peu développé. Auxquels s’ajoutent des facteurs de risque non modifiables, tels que l’âge, le sexe, les antécédents familiaux et personnels.
De plus, les nombreux obstacles à l’accès aux soins somatiques des personnes vivant avec des troubles psychiques ont aussi un impact sur leur mortalité. Par exemple, les personnes atteintes de dépression majeure et de schizophrénie ont 40 à 60 % plus de risques que la population générale de mourir prématurément, du fait de problèmes de santé physique : cancers, maladies cardiovasculaires, diabète ou encore infection VIH (OMS, 2015).
Les effets des médicaments sur la santé somatique et mentale:
L’objectif des médicaments psychotropes est de soulager la souffrance, de diminuer les symptômes et d’aider la personne à maintenir ses activités quotidienne et sa vie sociale.
Tous les médicaments psychotropes peuvent causer des effets somatiques indésirables.
Ces effets sont plus ou moins fréquents et intenses, en fonction du médicament et de la personne : troubles neurologiques, cardiaques, endocriniens, métaboliques ou hormonaux.
Par exemple, à court terme, les neuroleptiques dits classiques provoquent davantage de troubles extrapyramidaux (syndrome parkinsonien, etc.), tandis que les neuroleptiques dits de deuxième génération provoquent davantage de prise de poids, d’augmentations du taux de sucre dans le sang et de diabètes.
L’association d’une prise de poids, de la survenue de troubles lipidiques et d’un diabète conduit à s’interroger sur le traitement médicamenteux des troubles psychiques comme cause possible.
À l’inverse, des médicaments peuvent provoquer ou aggraver des troubles psychiques(hallucinations, dépression, anxiété, etc.) et interférer avec un traitement psychotrope.
Par exemple, certains médicaments parmi les suivants peuvent provoquer ou aggraver des dépressions et des idées suicidaires : certains antiépileptiques ; certains antibiotiques ; des anti-inflammatoires dérivés de la cortisone, etc.
Quand un nouveau problème de santé ou un changement de comportement survient chez une personne qui prend un médicament, il est utile de vérifier systématiquement s’il peut être lié à son traitement. Si c’est le cas, il faut se demander si une diminution de la dose ou un changement de traitement est possible, avant de tenter de rajouter un médicament pour corriger les effets indésirables.
Dans tous les cas, il est important de poursuivre un dialogue régulier et ouvert avec les soignants, afin d’évaluer les bénéfices et les risques des traitements.
Notes:
(1) Neuroleptiques, antidépresseurs, régulateurs de l’humeur, tranquillisants (anxiolytiques) et somnifères (hypnotiques).
(2) Somatique : qui se rapporte au corps.
(3) Le taux (brut) de mortalité est le rapport du nombre de décès de l’année à la population totale moyenne de l’année. La surmortalité indique un taux de mortalité anormalement élevé ou supérieur à un autre (jugé normal).
(4) En fonction des études.
sources: Chesney, E., Goodwin, G. M. and Fazel, S. (2014), Risks of all-cause and suicide mortality in mental disorders: a meta-review. World Psychiatry
Brochure Soins somatiques et psychiatrie du Psycom
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24 février 2021 chez 21 h 51 minJe suis moi même victime de troubles skizo affectif je vous avoue que ça fait peur. J’ai 54ans, en forme pour le moment mais quel va être mon avenir. Déjà que ça été dur jusqu’à présent. Mais je vais profiter le plus que je peux de la vie tant que je suis valide.