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10 septembre 2019

« A l’intérieur », la série qui vous arrache le cœur.

série à l'intérieur

Un commentaire personnel et sans spoil sur la série policière en 6 épisodes d’une cinquantaine de minutes produite par France 2 à voir en replay ici.

Une jeune fille – Ana – est retrouvée morte dans une clinique psychiatrique, la veille du jour de sa sortie. Le cœur arraché. Angèle, 29 ans, est chargée de l’enquête. C’est sa première mission, elle sera seule à la mener. On ne rentre pas à plusieurs dans ce genre d’endroit quand on est flic, car il n’est pas simple d’interroger des “fous”. La folie fait peur et rebute. Mais pas Angèle. Elle se sent bien « à l’intérieur », et ces « fous » sont pour elle attachants, vivants, drôles. Presque plus que les gens « normaux » qu’elle côtoie tous les jours dehors.

France 2

La brillante et lumineuse Noémie Schmidt incarne la policière chargée d’élucider ce crime atroce commis dans une clinique psychiatrique, atroce car une patiente est retrouvée morte, le cœur arraché… Un tel synopsis en rebutera plus d’un, mais la série mérite qu’on lui laisse une chance.

Car cette série réveille les clichés les plus sombres de la psychiatrie pour essayer de les déconstruire, faisant oeuvre malgré tout d’un bel effort de déstigmatisation. En effet, on joue avec les représentations mentales de tout un chacun et sur les peurs que nous inspire la psychiatrie. Et on ne peut s’empêcher d’associer ce meurtre aux faits divers horrifiants qui alimentent l’imaginaire du fou dangereux dans la presse et dans nos têtes.

Soignants comme soignés sont suspectés de la même manière. Dans cette clinique, les patients sont autiste, bipolaire, psychopathe, borderline, transgenre, suicidaire, nympho, parano, anorexique, voyante ou encore exhib’ mais surtout ce sont des personnages à part entière. On remarquera que les scénaristes se sont abstenus de personnifier la ou les schizophrénies.

La série interroge un nombre impressionnant d’idées et de préjugés : peut-on vraiment faire rentrer la police dans un lieu de soin? L’hôpital est-il vraiment un lieu de non-droit où l’on peut tuer impunément? Où le psychiatre fait sa loi?

Et peu à peu, on découvre l’inverse. Les patients ont des relations sexuelles, ils tombent amoureux, ils ont leur intimité, les soignants également, et finalement on découvre que nous répondons tous aux mêmes instincts et aux mêmes passions.

C’est là que le rôle de la jeune policière est admirable puisque peu à peu on la voit se laisser envahir par sa propre folie. Les frontières entre le normal et le pathologique se brouillent et on rentre dans l’humain. On sort de nos cases mentales et on se surprend à suspecter tout le monde. Et si l’autiste ou le bipolaire se laissaient emportés furieusement par la violence? Que se passerait-il si les patients arrêtaient leur traitement? Et puis, il y a les électrochocs, la patiente qui fait un transfert sur son psy, les infirmiers qui nous font des leçons de psychiatrie, les proches de la policière tellement dépassés qu’ils veulent la faire interner, et elle qui se met à écouter les patients et à les comprendre, ainsi qu’une mémorable leçon de féminisme par l’une des patientes face à son mari.

Je m’arrête là pour ne pas en dire trop!

En tout cas, n’hésitez pas à regarder cette mini-série et à donner votre avis, les images sont joliment filmées, Béatrice Dalle est excellente dans son rôle et les scènes de danse sur un fond de rap sont des moments de poésie pure dans un monde de brutes.

Joan

One Comment on “« A l’intérieur », la série qui vous arrache le cœur.

Iman
11 septembre 2019 chez 11 h 28 min

Mouais… j’ai regardé et franchement on reste loin de l’objectif fixé. Bel essai tout de même mais décidément la France n’est pas douée pour les séries !! C est fade, mal joué, on retombe hélas dans des clichés.

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