« Je ne suis pas schizophrène… »
J’aimerais porter une réflexion sur cette expression: « Je ne suis pas schizophrène ».
Pourquoi ? Parce qu’elle est rentrée dans le langage courant pour désigner la schizophrénie comme un état pathologique de dédoublement de la personnalité.
Par cette négation « je ne suis pas… », on affirme son intégrité, je ne suis pas de ceux qui soufflent le chaud et le froid, qui défendent une chose et son contraire selon le contexte.
En clair, le schizophrène serait celui qui perd le contrôle de soi, submergé par une double-personnalité.
C’est quelque chose qui ne choque plus, le ministre de la diplomatie française a beau maîtriser les ficelles du langage pour ne froisser personne, il déclare son honnêteté à la télé par un cinglant « Je ne suis pas schizophrène… ».
Cette affirmation par la négativité ne va pas dans le sens d’une déstigmatisation des troubles psychiques, si chacun se rassure en disant en public : « encore heureux que je ne suis pas schizophrène » !
La stigmatisation commence pas les mots utilisés et je vous invite à être juste dans leur emploi, que vous soyez diplomate ou simple citoyen.
Yael Feld
23 février 2020 chez 11 h 42 minj’ ai été diagnostiquée schizophrène par erreur.