La torture psychique a un prix
Ayant reçu une facture me réclamant 180 euros après un séjour de 12 jours (comme le nom du film de Raymond Depardon) à l’hôpital psychiatrique, je m’interroge sur le sens de ce courrier et la violence que cela signifie pour moi.
Car je n’ai aucunement envie de payer une telle somme pour un séjour en chambre d’isolement où le « forfait psy » perd son sens car il n’y a pas eu de soin psychique. En effet, quand on est enfermé, on ne vous parle pas dans un but thérapeutique, on ne fait que vous nourrir et vous médicamenter.
Comme le dit l’image, cette contribution c’est pour le ménage et l’hébergement, alors vous me direz que ce n’est pas cher pour un toit comparément à un hôtel.
Sauf que la psychiatrie asilaire n’est pas un lieu accueillant ou un refuge pour les personnes en souffrance, les chambres fermées à clé m’ont toujours poussé au désespoir et j’appelle cela de la torture. Les gens en chambre d’apaisement passent leur journée à hurler et à taper à la porte du plus fort qu’ils peuvent et je n’étais pas l’exception.
D’où ma question, doit-on payer quand on se fait torturer psychiquement ?
Ne devrait-il pas y avoir une réparation de leur part, peut-être pas une indemnisation mais au moins une reconnaissance que les droits de l’homme ont été bafoués.
Comprenez-vous la violence qu’une telle facture représente ? Non pas pour mon porte-monnaie car je ne paierai peut-être pas, malgré les menaces des huissiers, mais pour la dignité humaine ? Comment accepter de financer un lieu de torture psychique ?
La santé psychique a bien un prix, 180€ pour 12 jours, mais je refuse de financer à posteriori et de force un lieu de torture psychique appelé soi-disant établissement de santé mentale.
Ce n’est pas au patient de s’endetter pour financer les soins non-consentis. La psychiatrie manque peut-être de moyens mais ce n’est pas au psychiatrisé de financer un système qui bien souvent le maltraite et le traumatise.
Ou alors, je veux bien payer la nourriture et le ménage mais d’abord il faut leur signifier combien ils sont systématiquement maltraitants dans le service fermé de cet établissement public de la banlieue d’Evry.
Vous voudriez des moyens pour la psychiatrie, l’argent est sûrement le nerf de la guerre pour former et recruter du personnel mais commencez par respecter les droits de l’homme, par abolir la contention, par demander le consentement au patient, à ne pas sédater de force et par trouver des clés pour ouvrir toutes ces portes qui ferment toute possibilité d’échange et de relation sécurisante et pacifiée entre patients et soignants.
Il faut de l’argent pour financer de tels services, mais à quel prix et selon quelle éthique ?