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30 mars 2021

« Lettre au recours chimique » – Christophe Esnault

Si nous ne sommes pas habitués à parler de poésie sur Comme des fous, cette fois nous avons choisis de vous parler d’un livre assez particulier. L’auteur, Christophe Esnault, nous livre là un ouvrage intellectuellement percutant, humainement virulent, et psychiquement chahutant. Et si nous avons reculé à le lire, car la poésie de personnes concernées touche souvent à l’art-thérapie douteux, nous avons été conquis.

En contrepied des expositions de poèmes de « patients » fait dans des brochures par et pour les soignants, ce livre est une démarche autonome et indépendante qui touche réellement à l’art. « Lettres au recours chimique » nous rappelle que la camisole dématérialisée des laboratoires pharmaceutiques peut nous faire perdre cette créativité, cette imagination et cette intellectualité brillante que peuvent développer et travailler les personnes un peu folles.

Déclarant faire face à la dysphorie, l’auteur nous plonge dans les méandres d’une forme profonde de mélancolie avec réalité et profondeur mais toujours avec pudeur. Et si, il apparait toujours nécessaire d’intellectualiser la folie pour qu’elle soit respectée, Christophe Esnault réalise ce tour de force à merveille.

Loin d’être critiques de poésie, nous avons été touchés par un écrit fort et vrai, par des mots parfaitement trouvés. Critique d’une forme de pathologisation de la souffrance psychique, l’auteur tente de nous extirper de la confrontation pour outiller à une autre forme de vie peut être génératrice de mieux-être dans un environnement psychiatrique toujours aussi sourd et fermé à l’imagination et à la parole de ceux qu’elle suit, encadre et enferme.

Merci pour ces mots savamment trouvé sur cette réalité de la lutte en univers psychiatrique.

One Comment on “« Lettre au recours chimique » – Christophe Esnault

Lettre au recours chimique – Litteralutte
12 novembre 2021 chez 20 h 57 min

[…] d’article, c’est peu commun, je ne l’ignore pas. Nécessaire pourtant la lecture de cette recension publiée sur le site de l’association Comme des fous car émanant des premières et des premiers concerné·es, celles et ceux qui souffrent d’abord […]

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