Mon combat pour la vie [Emilie]
J’ai beaucoup hésité avant de publier cet article. J’hésite encore d’ailleurs… Je ne sais pas pourquoi, car je n’ai pas honte, ni peur de ce que j’ai vécu. J’ai déjà publié plusieurs poèmes…
Alors pourquoi hésiter ? Peut-être parce que je partage avec vous certains écrits qui datent de mes années de souffrance, et qui sont assez violents. Lorsque je les lis, je revois l’enfer sous mes yeux.
Mais écrire cet article (ou plutôt le mettre en forme, car comme je l’ai dit la plupart des ces lignes étaient écrites.), et de le partager avec vous, était important pour moi. Une façon de tourner une page. D’écrire noir sur blanc, je suis guérie. Je m’en suis sortie. Je ne pensais pas pouvoir écrire cela un jour. C’est une victoire pour moi !
SENTIMENT DE VIDE ET BESOIN D’AFFECTION…
La solitude me pèse. Le vide m’habite, me hante. Un peu comme un couteau qu’on plante. Le vide est tout autour de moi. Il rebondit sur moi et m’agresse. Il me brûle et me blesse. Il me marque de son empreinte, m’étouffant d’une plainte. Le vide est constamment là, à l’extérieur comme à l’intérieur… Il m’étouffe, m’aspire, me noie. Impossible de le combler, de m’apaiser. Mon cœur est brisé par l’absence. L’absence de l’autre. L’absence d’affection.
Le manque. L’abandon. La disparition.
CE MONDE QUE JE NE COMPRENDS PAS…
Je me sens comme une feuille de papier qu’on aurait déchirée. Comme un puits sans fond impossible à combler. La vie semble passer à côté de moi sans jamais me toucher. Rien ne semble réellement avoir d’intérêt. Je me sens décalée par rapport au monde, par rapport aux autres que je ne comprends pas. Tout m’ennuie. J’ai constamment l’impression de jouer un rôle, d’être quelqu’un d’autre… Mais rien ne semble me porter, ni me remplir. Je reste toujours aussi vide de tout. Rien ne semble m’atteindre, ou alors on me traverse. Je suis transparente. Personne ne me voit. Personne ne fait attention à moi. Je suis constamment seule. Je me contente de miettes et pourtant jamais cela ne suffit.
Je suis prête à supplier, prête à tout pour avoir ne serait-ce qu’un peu d’attention. Et je me perds… Je me perds dans le néant.
ANGOISSES – DEPRESSION – MORT
J’ai peur.
Je suis captive.
La peur m’enchaîne le long de ses bras. Elle m’enserre, m’étouffe parfois. Sournoise, elle me paralyse et me noie. Je suis incapable de faire quoi que ce soit. Je tremble et puis j’ai froid. Je ne suis qu’une ombre sans visage, une âme parmi les nuages. La vie me séquestre ici-bas. Elle me condamne à une existence que je ne veux pas. Tandis que le monde se renverse sous mes pas, j’erre sans but et sans désir.
Il n’y a plus de vie en moi.
Je suis morte depuis si longtemps déjà. Plus aucune lumière ne m’anime, plus aucune joie. Mon corps m’emprisonne dans sa forteresse. Je suis ligotée dans les aiguilles du temps qui ne cessent de me rappeler que la mort est proche alors que je n’ai rien accomplie. J’aimerais pouvoir laisser une trace, un message de mon passage sur terre. Une empreinte qui signifierait que j’ai bel et bien existé. J’aimerais pouvoir changer les choses mais j’ignore comment. Puis-je rêver d’une vie meilleure, ou n’est-ce qu’une illusion ? Je n’ai plus aucune passion, aucune motivation. La vie rebondit sur mon corps mais ne le réchauffe pas. Les murs de ma prison sont bien trop épais pour laisser passer l’espérance.
Le bonheur existe-t-il ?
DANS L’ENFER DE L’AUTODESTRUCTION
Je crois que la souffrance a toujours fait partie de moi, même si je n’en étais pas consciente…
Un jour, la souffrance s’est emparée de mon corps et en a fait sa marionnette. Elle a dévasté mon âme et m’a fait perdre la tête. Elle s’est infiltrée dans mes veines et y a mis du poison. Elle a pénétré mon armure et y a mis le chaos. Elle a volé mes rêves et mes espoirs et m’a fait voir tout en noir. Elle m’a traquée jusqu’à me faire perdre pieds. Elle s’est emparée de mes faiblesses et m’a dépeint toute sa tristesse. Elle a dessiné le vide sur une page blanche, a écrit avec mon sang et a gravé mes cicatrices à l’encre indélébile. Elle m’a fait oublier qui j’étais et a mis la mort entre mes mains.
A l’intérieur de moi, un monstre a fait son nid.
Il m’assassine à petit feu. Il m’asphyxie. Je n’ai plus d’air. Des larmes naviguent dans l’océan de mes peines. Le monstre gronde. Il a faim. Il se nourrit de mes frayeurs. Il a le don pour trouver la moindre petite faille. Il s’y infiltre et ronge mes organes. Je tremble. J’ai peur. Comment lui échapper ? Mon monde s’écroule. Ma vie n’est qu’un château de carte. Un souffle et elle se transforme en poussière. Je vois flou. Je suffoque. Mais que ce passe-t-il ? Je tremble. Je suis terrifiée. Quelque chose de terrible va m’arriver. Les gens me veulent du mal. Le démon, assis sur mon ventre, prend de l’ampleur. Je pleure. Je ne supporte plus cette souffrance, et mon seul espoir repose au Paradis. Je suis désolée pour toutes les personnes qui tentent de me sauver, mais la mort me veut. Elle me traque. Elle m’attend. Elle m’aura… Je ne sais combien de temps je vais pouvoir lui résister. La lame m’appelle déjà, me suppliant de lui obéir. Et c’est à son tranchant, que je découpe. Je fais des ouvertures pour que le monstre puisse s’en aller. Je transperce ma chair avec force et colère.
Plus rien ne compte alors, ni la Vie, ni la Mort.
ANOREXIE – BOULIMIE
Une petite voix dans ma tête m’interdit de manger et l’autre me dit: » vas-y mange ! Pourquoi te priver ? Les autres mangent bien eux ! Il y a tant de bonnes choses… »
La nourriture me nargue, elle m’attire… Je dois lui résister… Je pense aux chiffres sur la balance et à mon poids qui ne fait que grimper. Je suis grosse, mais la nourriture est trop bonne. Les autres mangent et ne se posent pas toutes ces questions. Mais c’est si calorique !!! « Tu vas le regretter, tu le sais ! Et après direction les toilettes, c’est ça que tu veux ? Tu veux patauger dans le vomi et être une puanteur ? De toute façon, tu l’es déjà ! Alors arrête de manger, arrête le massacre ! Tu peux le faire ! Tu veux maigrir non ? Alors oublie la nourriture, tu n’en as pas besoin… Oublie les autres, tu veux leur ressembler ? Alors aujourd’hui, interdiction de manger !
A LA LIMITE…
Peu importe la longueur du voyage, et la profondeur de la descente… Au bout du compte il n’y a qu’un pas. Qu’un seul pas… Entre moi et la folie. Entre la souffrance et le Néant… Un petit pas de rien du tout.
Ma vie est en pointillés. Une immense ligne discontinue. Une ligne où s’alternent des hauts et des bas, du plein et du vide. Je balance sans cesse d’un extrême à l’autre. A la frontière entre deux mondes, deux états. Entre la névrose et la psychose, entre l’amour et la haine, la joie et la dépression. Entre la motivation et la démotivation, la conscience et l’inconscience…
Je suis comme un élastique qui se tend vers la lumière, qui se charge en tension, et se projette contre un mur. Je passe du blanc au noir sans modération, sans ponctuation. Il n’y a pas de couleur. Il n’y a pas de nuances. Juste une suite de traits sans aucun lien entre eux. Ma vie est écrite en morse et je n’ai toujours pas appris à la déchiffrer.
Je suis tout et rien à la fois. Je suis une bombe à retardement, un volcan en irruption. Je suis une cocotte-minute sur le point d’exploser. Je suis la raison et la folie, un arbre déraciné. Je suis le flou sur un tableau. Une étrangère dans le chaos. Je suis la douceur et la violence. Le contrôle et la pulsion. Je suis l’ombre et la lumière. La pluie et le beau temps. Je suis l’exception qui confirme la règle. La virgule entre les mots. Je suis la Vie et puis la Mort.
JE SUIS BORDERLINE
Ou du moins je l’étais. On m’a diagnostiquée en Avril 2010.
Aujourd’hui la plupart des symptômes du Trouble de la Personnalité Borderline se sont atténués, ou ont disparu. Je suis enfin libre.
Pourtant, c’était loin d’être gagné. J’étais au fond du trou… Le plus dur fût ma dépendance aux scarifications. Dur, très dur de s’en passer…
LE TROUBLE DE LA PERSONNALITÉ BORDERLINE C’EST QUOI ?
La personnalité Borderline est aussi connue sous le nom d’ « état limite » ou « état frontière » :
L’appréhension de cette maladie est complexe car il est difficile de savoir s’il s’agit d’une maladie psychique à part entière ou d’un trouble de la personnalité.
Parfois elle n’est que la première manifestation d’un trouble psychotique.
La personnalité Borderline se caractérise par une grande instabilité des relations interpersonnelles, une instabilité émotionnelle, une mauvaise appréciation de l’image du soi, une impulsivité marquée.
L’impulsivité se manifeste sous toutes ses formes : sexualité, alimentation, addictions. La mauvaise organisation de la personnalité associée aux symptômes précédents entraîne agressivité, automutilation tentatives de suicide.
L’alternance de périodes pathologiques et de stabilité est rapide et déconcertante pour son environnement. Le malade n’est pas en rupture avec la réalité comme dans d’autres troubles psychiques mais il est gravement inadapté à la réalité.
Les troubles commencent souvent à l’adolescence pour continuer à l’âge adulte. Au cours de certains épisodes, l’intensité des troubles associés à certains symptômes peut évoquer une pathologie psychotique ou un trouble bipolaire. Il est à ces moments possible de penser que la personne va basculer dans une pathologie bien définie, mais l’évolution avec des hauts et des bas voire des périodes de normalité fait rejeter cette possibilité.
La quête affective démesurée du « Borderline » entraîne des conflits avec l’entourage qui ne sait jamais où il en est. Il s’agit de la caractéristique principale de ce trouble de la personnalité. L’état limite entre le normal et le pathologique est épuisant pour le malade et ses proches.
C’est l’association des symptômes décrits qui fait évoquer le diagnostic, mais les symptômes sont parfois déroutants et changeants. Il faut du temps avant de pouvoir confirmer un diagnostic. (Source : Unafam)
Les différents symptômes : Selon le site de l’Aapel, il faut avoir au moins 5 de ces symptômes pour être considéré comme « Borderline ». Mais, bien entendu, seul un psychiatre pourra établir un diagnostic.
- Incapacité à gérer ses émotions ou victime de ses émotions (absence de contrôle de ses émotions fortes ?)
- Problèmes relationnels
- Changements d’humeurs soudains, intenses rapides ou fréquents, sautes d’humeur.
- Anxiété
- Relations de type Amour / Haine. Pense autrui en Tout Bon / Tout Mauvais sans compromis
- Sentiment d’être une » victime « , incapacité à accepter ses propres responsabilités
- Sentiment de déprime, tristesse ou de vide
- Accès de colère fréquents ou imprévisibles (extériorisés ou pas), colère incontrôlable
- Image de soi instable
- Peur de l’abandon
- Comportements impulsifs autodestructeurs comme la Boulimie, Sexualité à risque, Anorexie, Dépenses incontrôlées, Alcool, Drogue, Conduite dangereuse, Abus de médicaments, …
- Attaques de rage
- Tentatives de suicides ou d’automutilation comme se couper, se brûler, se griffer
COMMENT J’AI SURVÉCU ?
Pour cela, j’ai dû parcourir un long chemin, un chemin semé d’embûches. Une montagne immense à gravir. J’ai eu les pieds en sang à force de marcher dans les débris encombrant mon parcours. J’ai eu le dos bossu à force de porter le poids de mes souffrances. J’ai eu le cœur en miettes à force d’attendre un soupçon de tendresse…
Mais heureusement, des personnes étaient là pour m’accompagner dans ma traversée. Pour me porter. Me supporter. Pour m’écouter. Me rassurer.
Il y a des jours où tout est noir. Des jours où la Mort nous vole notre dernier espoir… Et pourtant… Une rencontre va tout changer… Ou presque. Le changement prend du temps. Je l’ai appris à mes dépends.
UNE PSYCHOTHÉRAPIE
Il m’a fallu 9 années de thérapie pour sortir des abysses mais je ne regrette aucun sacrifice.
Il a fallu que je me retrouve en psychiatrie pour qu’enfin on entende mes maux. C’était loin d’être un château, mais je n’avais guère le choix. C’était souvent contre mon gré, mais c’était surtout pour me protéger. Me protéger de moi-même.
C’était pour ma survie.
Des tentatives de suicide il y en a eu en orgie. Des scarifications aussi… Sans parler de l’anorexie et de la boulimie…
Il m’a donc fallu 9 années de thérapie pour me sortir de l’enfer, avec hospitalisations, et médication. J’avais 22 ans à l’époque. J’en ai 31 aujourd’hui.
Des fois, je pense avoir perdu toutes ces années. Mais en réalité, ces 9 années m’ont aidée à me construire, à grandir, à vivre.
Je n’étais qu’une petite fille dans un corps de femme. Je n’étais qu’une petite fille accrochée à une enfance traumatique.
Je n’étais qu’un petit oiseau apeuré qu’il a fallu apprivoiser.
Ma thérapie m’a rendue plus forte. Elle m’a permis de me connaitre d’avantage, de prendre conscience de mes schémas de fonctionnement, d’atténuer mes angoisses, de faire la paix avec le passé, et surtout avec moi-même.
ET POURTANT, TOUT N’ETAIT PAS AUSSI SIMPLE…
Surtout quand la dépendance affective vient semer la zizanie. Je suis devenue accro à ma psy, que je voyais un peu comme une seconde mère.
Envie de me faire du mal, envie de lui montrer à quel point j’ai mal. Envie de mourir, non je vous assure je ne suis pas suicidaire, juste pour vous mesurer l’intensité de ma souffrance. Une souffrance insoutenable, intolérable. Une souffrance cruelle, presque irréelle. Une souffrance acide, livide. Une souffrance invisible, indicible. Une souffrance démente, violente. Une souffrance violence. Une violence intense. Une violence insolence. En quête de sens. Une folle violence. Une douce folie. Une folie passagère… Une folie meurtrière.
Juste envie de lui montrer à quel point j’ai mal. Mes larmes coulent à flot. Et moi je ne vole plus très haut. Envie de prendre des somnifères, juste pour m’anesthésier, et la douleur la faire taire. Juste pour oublier. Juste pour m’oublier. Fuir la réalité. Fuir la vie qui m’étouffe, qui m’agresse. Fuir qui je suis. Fuir le vide, le manque… Le manque d’Elle, le manque d’amour. Et le vide toujours… Le trop plein et puis le vide. L’amour et puis le manque. Le bien-être et puis la dépression. Le néant et puis la mort. Comment lui dire que je ne peux pas vivre sans elle ? Juste envie de la voir. Elle, ma psy.
UN EXUTOIRE
J’aurais tout fait je crois. Et pourtant je suis là à écrire ces lignes. Ces mots si chers à mon cœur. Car oui l’écriture était un exutoire, une échappatoire à ma douleur. Ecrire m’a aidé à mettre des mots sur mes maux, à laisser courir mes émotions. C’était bien plus simple que de parler… Quand on me demandait, je disais « tout va bien ». Alors que tous mes actes disaient le contraire.
QUAND UNE RENCONTRE VIENT TOUT CHANGER…
« Car il y a des rencontres qui sauvent. Elles vous saisissent au corps, elles vous soulèvent du sol auquel vous êtes englué, elles vous font passer de la nuit à la lumière. »
Une vie à soi – Laurence Tardieu
J’ai eu cette chance. Cette chance de rencontrer des personnes formidables. Des personnes inoubliables. Elles m’ont sauvée.
Elles m’ont sauvée de l’Enfer dans lequel je m’engouffrais, du trou dans lequel je m’enfonçais. Elles m’ont sauvée du monstre qui envahissait mon esprit, de cette chose qu’on appelle Folie.
Mais surtout, elles m’ont sauvée de moi-même.
Car il faut bien le dire, nous sommes notre plus grand ennemi. Et je dois bien l’avouer, je ne sais pas si je serais encore en vie sans leur soutien.
Je ne les remercierais jamais assez.
Merci à ma psychologue qui sera toujours dans mon cœur. Merci pour sa patience et sa bienveillance.
Merci à ma psychiatre, qui malgré tous nos « affrontements » ne m’a pas lâchée.
Merci aux infirmières de l’hôpital de jour qui m’ont soutenue depuis le début.
Merci à C. qui m’a fait découvrir ma créativité.
Merci à M. pour sa douceur. Elle a su apprivoiser la tornade que j’étais.
Merci à A. de continuer à me suivre encore aujourd’hui dans mes démarches professionnelles.
Merci à toute l’équipe d’Alpha Plappeville qui m’ont aidée à construire un projet professionnel. C’est grâce à eux que j’ai pu me lancer dans l’aventure du Greta, et que j’ai obtenu mon Cap Pâtissier.
Merci aux amis que j’ai pu rencontrer durant mon parcours, que ce soit à l’hôpital de jour, à Alpha Plappeville, à l’atelier théâtre…
Merci pour ces moments de bonheur que vous m’avez offerts. Merci pour ces partages et ces fous rires. Merci pour tous ces souvenirs…
POUR ENFIN SE RECONSTRUIRE
Après des années de galères et des trous dans mon cv, j’ai enfin trouvé ma voie dans la pâtisserie.
Un métier manuel et créatif qui correspond très bien à mon côté artistique, et qui complète parfaitement mes autres passions : la photographie et l’écriture.
Je me sens enfin sereine dans ma vie. Je n’irais pas jusqu’à dire que je suis heureuse et épanouie. Mais je me sens bien. Je me sens enfin vivante.
Cela fait désormais 3 ans sans scarification et j’en suis fière !
Je ne ressens plus ce besoin de me détruire. Je ne veux plus mourir.
Je veux vivre !
Je ne ressens plus le vide. Je supporte mieux la solitude et la séparation. Je ne suis plus sans cesse en recherche d’affection. J’arrive désormais à me nourrir de mes passions. Même si je rêve encore du prince charmant !
Je ne dis pas que tout est réglé dans ma vie. Ce n’est pas aussi simple. J’ai encore des difficultés, notamment avec mon corps et l’intimité. Puis, il me reste encore des angoisses à surmonter. Mais j’ai en quelque sorte appris à vivre avec, appris à les accepter comme elles sont. Je vais mieux, c’est déjà bien. Et j’arrive désormais à voler de mes propres ailes.
Donc voilà, je peux dire haut et fort que j’ai survécu à l’enfer de la dépression. L’enfer de la folie.
Je suis une guerrière et j’en suis fière !!!!!
Je suis en vie et je profite de chaque moment. Je vis l’instant présent. J’hume les fleurs, les petits moments de bonheur. Je capture les émotions et les souvenirs.
Je respire la VIE.
Je suis VIVANTE !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!
LA FOLIE, C’EST QUOI ?
Mais avant de vous quitter, je souhaiterais revenir sur un mot que j’ai à plusieurs reprises utilisé. Le mot « Folie ».
La Folie, ça peut faire peur.
Mais qu’est-ce que c’est ?« Depuis l’Antiquité, les médecins s’ingénient à nommer, répertorier, expliquer, prendre en charge les troubles mentaux. Et ils ne sont pas au bout de leurs peines…
On disait naguère « folie », « démence », ou encore « aliénation ». On parle aujourd’hui de « maladies mentales ». Autant de mots qui couvrent une réalité multiple, dans laquelle on a rangé toute une classe de troubles divers : de l’arriéré mental qui fait figure d’« idiot du village » au délirant qui se prend pour le Christ, du criminel psychopathe au dépressif, de l’irascible « fou furieux » à l’autiste qui vit replié sur soi, de la démence sénile aux troubles obsessionnels… » (Source : Sciences Humaines)
Mais il n’y a pas de fous. Non, il n’y a que des personnes en souffrances et qui ont besoin d’aide, souvent comme moi, contre leur gré.
Et la Schizophrénie ? C’est un trouble psychiatrique faisant partie des psychoses.
La différence entre psychose et névrose ? Dans la psychose, le patient n’a pas conscience de ses troubles, à part dans quelques rares moments.
Un schizophrène est-il dangereux ? Peut-il tuer ? Je ne vous dirais pas que ce n’est pas vrai. Cela peut arriver dans le cas où la personne n’est pas soignée. Cette maladie présente des symptômes tel que les hallucinations, ou la paranoïa… Attention, chaque personne est différente, et donc aura des symptômes différents.
Mais, je peux vous assurer que les personnes atteintes de schizophrénie ne sont pas toutes des tueurs en série. Une fois suivie, ces personnes vivent comme tout le monde. En parlant de cette pathologie, je rends hommage à un ami, qui malheureusement a rejoint les Anges.
Tout cela pour dire qu’il ne faut pas avoir peur des personnes avec un trouble psy. Tout le monde peut, à un moment de sa vie, être en souffrance. La dépression, le burn-out… Tout le monde est concerné ! Bien entendu, je ne le souhaite à personne. Je veux simplement faire réagir les gens. Dans les films, souvent les tueurs sont atteints de troubles psychiatriques. Mais il s’agit là d’un film, et non pas de la réalité !
J’espère qu’avec mon Histoire, certains d’entre vous auront changé de point de vue sur le monde de la psychiatrie.
VOUS ETES EN SOUFFRANCE ?
Pour finir, je m’adresse aux personnes en souffrance. Je sais que c’est difficile lorsqu’on voit tout en noir, mais croyez-moi, on peut tous s’en sortir. Continuez à vous battre, et gardez espoir. Un jour, vous verrez la lumière au bout du tunnel.
N’oubliez pas : la Vie est Belle !!!! Alors profitons-en !
Emilie
source : http://www.lentracte-gourmand.fr/index.php/2018/08/31/mon-combat-pour-la-vie/
Caroline
7 avril 2020 chez 9 h 12 minMerci pour le partage de votre vécu qui ne m’est pas inconnu.
Je me reconnais beaucoup dans le lien très fort avec le psychologue.