Portrait de magnussoren
Comme magnussoren, fais-toi tirer le portrait par Comme des fous en répondant à ces 5 questions.
Quelles sont tes inspirations dans la vie et à quoi tu aspires ?
Je vis en couple et j’ai 3 enfants, seul le dernier, lycéen, vit encore à la maison. Propriétaire depuis peu, je m’investis dans les travaux…
Je suis très impliqué dans le milieu associatif, je suis président d’une association qui promeut l’usage du vélo. Dans ce cadre, je gère un atelier participatif : nous aidons les adhérents à réparer eux-mêmes leur vélo et nous offrons une seconde vie aux vélos qu’on nous donne après les avoir réparé. Comme infirmier dans un Hôpital de Jour, certains usagers sont bénévoles au sein de l’association (c’est un des ateliers de l’HdJ).
Je collabore à d’autres associations disons « culturelles » dont le point commun est de toujours être inclusives.
J’aspire au partage, au bien-être et à un futur agréable… Vaste programme !
Comment décrirais-tu ton métier et pourquoi tu l’aimes ?
Diplômé depuis 1989, j’ai fait pas mal de type de services et d’hôpitaux (j’ai changé 2 fois de région)…
Je suis bien souvent découragé mais je continue…
Je l’aime parce que je me sens utile, qu’il me semble que je suis plutôt compétent et que je vois de nombreux usagers se rétablir.
Actuellement, je suis en poste en Hôpital de Jour où l’on part de la problématique de l’usager tel que lui nous la décrit, la plupart des ateliers se déroulent sur l’extérieur, nous travaillons le rétablissement et je me régale 😉
Je co-anime aussi un groupe de parole pour les aidants (souvent les parents, mais parfois les conjoints) et un groupe d’entendeurs de voix.
Que penses-tu du monde de la santé mentale ?
Ça avance, mais tellement lentement…
Il y a toujours plein d’hospitalisations dont je ne comprends ni le sens, ni l’intérêt…
Peu de remise en question, pas de réel accompagnement, de projet de soin personnalisé, où l’usager serait le cœur du dispositif.
Infantilisation de l’usager, ce sentiment de : « mais qu’est ce qu’il va faire sans nous« , et qui du coup ne permet pas à l’usager de développer ses ressources…
Qu’est-ce qu’on peut tirer de positif de la folie ?
Houla!
J’ai essentiellement travaillé avec des personnes souffrant de psychose que j’ai rencontré le plus souvent en état de détresse et de souffrance (ce qui est le propre de l’hôpital)… Compliqué sur le coup d’y voir du positif…
A l’Hôpital de Jour, je vois la plupart des gens rétablis ou en cours de rétablissement… J’aime échanger avec eux sur comment on voit la vie…
C’est sûrement plus positif quand tu es Salvador Dali, ou je ne sais quel musicien, où tu peux trouver un exutoire, un moyen d’exprimer ta folie… ça me semble plus compliqué pour le quidam moyen…
C’est toujours compliqué avec quelque chose que tu subis…
Pourrais-tu devenir un jour ministre de la santé mentale et sinon qu’est-ce que tu lui demanderais ?
Le devenir, sûrement pas, on ne voudrait pas de moi 😉
Je demanderais un audit et une uniformisation des pratiques : je ne comprends pas pourquoi il peut y avoir autant de disparités de prise en charge selon l’endroit où tu habites, même dans le même hôpital selon le chef de service.
Je ne comprends pas pourquoi on ne gère que la crise et pas le rétablissement, qu’il n’y ait pas de plan de gestion de crise en sortant de l’hôpital avec des directives en cas de rechute…
Une association que tu aimerais faire connaître ?
L’association Roue libre, ou 2 fois par semaines les usagers de l’Hôpital de Jour ne sont plus des malades mais des bénévoles : https://www.facebook.com/RoueLibreBergerac