Portrait d’Elodith
Comme Elodith, fais-toi tirer le portrait par Comme des fous en répondant à ces 5 questions.
Quelles sont tes inspirations dans la vie et à quoi tu aspires ?
D’abord une personne qui me tire vers le haut, ma fille, Judith.
C’est une belle personne pour laquelle j’ai beaucoup d’admiration. Sa vie n’est pas forcément simple avec un père absent depuis qu’elle est toute petite et une maman présente, trop ? Mais qui ne sera jamais ses deux parents.
En tout cas, je suis toujours là et toujours du mieux possible malgré le chaos que provoque parfois la bipolarité dans notre quotidien.
Ce que j’admire en elle, c’est sa volonté d’avancer, de comprendre pour dépasser les obstacles intelligemment. Elle se questionne beaucoup mais ses questions à propos de ce qu’elle ressent sont constructives, elle semble déjà bien se connaître ce qui, je trouve n’est pas donné à tout le monde.
Ce à quoi j’aspire ?… Un peu de sérénité. Pouvoir lâcher de temps en temps la vigilance et savoir me dire, « pas d’inquiétude, relax ».
Et aussi avoir un meilleur sommeil, c’est tellement important pour éviter que tout s’emballe.
Comment décrirais-tu ton métier et pourquoi tu l’aimes ?
Je suis bibliothécaire.
J’aime ce métier car il est varié selon l’endroit où on l’exerce, bibliothèque universitaire ou bibliothèque municipale de grandes villes ou rurales… Selon les personnes qui la fréquentent, selon les demandes formulées. Les possibilités sont grandes de proposer une offre culturelle variée et d’être à l’écoute des demandes.
La relation avec les usagers est sans doute ce que j’apprécie le plus avec bien sûr ce rapport étroit au livre et aux connaissances.
Que penses-tu du monde de la santé mentale ?
C’est très compliqué. Dans le sens où, quand on parle de santé mentale cela présuppose déjà que cela ne va pas bien. C’est un début mais… Ce que je veux dire, c’est qu’en général, quand on se retrouve hospitalisé d’urgence ou non, en psychiatrie c’est rarement notre souhait le plus cher.
Il faudrait parvenir à ne pas tant occulter ces maladies psy afin de pouvoir mieux les reconnaître, les dépister et surtout les prendre en charge rapidement : 10 ans d’errance pour moi avant qu’un diagnostic de bipolarité soit posé à 25 ans. Et bien, ce diagnostic m’a fait du bien bizarrement, enfin, on savait ce qui n’allait pas.
La psychiatrie fait peur, il y a un grand travail de déstigmatisation à réaliser.
Comment voulez-vous que les malades se confient si on leur renvoie une telle image de défiance ?
Qu’est-ce qu’on peut tirer de positif de la folie ?
De positif… Bon, mis à part la galère régulière et le chaos inhérent à « la folie », ce que l’on peut peut-être noter pour une majorité de ces personnes touchées par les maladies psychiatriques, c’est leur grande sensibilité.
Alors, d’un côté, elle peut être un obstacle à vivre sereinement mais, d’un autre, elle peut être source de créativité et d’expression.
C’est un moyen de s’exprimer important et utile.
Je veux quand même dire que ce mot « folie » est peut-être joli mais un peu réducteur à mon goût.
Pourrais-tu devenir un jour ministre de la santé mentale et sinon qu’est-ce que tu lui demanderais ?
Non, je ne serai pas ministre, bien trop de stress pour moi !
En revanche, je peux lui dire qu’il y a encore beaucoup à faire en matière de santé mentale.
Sensibiliser, déstigmatiser, accompagner et informer un maximum pour dédramatiser.