Portrait de MoM
Comme MoM, fais-toi tirer le portrait par Comme des fous en répondant à ces 5 questions.
Quelles sont tes inspirations dans la vie et à quoi tu aspires?
De nature spontanée, j’aime vivre!
Tant seule qu’en groupe. J’aime apprendre des autres et enseigner.
Je suis aussi anxieuse et très souvent j’ai besoin de contrôler mon environnement pour me rassurer. Mon entourage me connaît bien et parfois me laisse faire et souvent me pousse dans mes retranchements.
J’aime les activités manuelles, le sport, la nature, je m’émerveille encore de pas grand chose.
Comment décrirais-tu ton métier et pourquoi tu l’aimes?
Je suis infirmière en psychiatrie depuis 9 ans maintenant. D’abord en pavillon d’entrée puis en hôpital de jour et en résidence thérapeutique.
J’ai choisis cette spécialité pour la qualité du contact humain et le temps.
J’aime mon métier même si nos conditions d’accueil se dégradent.
J’aime les échanges avec les patients et les liens qui se créer.
Que penses-tu du monde de la santé mentale?
Elle manque de visibilité. Quand il y en a, c’est pour hurler son outrage sur un événement sans chercher à comprendre.
Je me sens plus en sécurité dans mon établissement que dans la rue!
Je lutte contre les stigmatisations et les représentations, qu’elles soient d’un public peu averti ou des mes paires.
Je lutte pour la reconnaissance des personnes en soins, tant humainement, que somatiquement, que socialement.
Je me questionne tout le temps sur le sens des soins. Sur nos limites et notre toute puissance. J’apprends de toutes les personnes avec qui je travaille, de toutes!
Qu’est-ce qu’on peut tirer de positif de la folie?
Pour moi, la folie est un concept.
Moi aussi j’ai un grain!
Je dis souvent qu’il n’y a pas de fous, juste des personnes malades et la différence est grande!
Mais sinon la folie demande à s’adapter constamment, de connaitre l’autre, non pas au travers de sa pathologie mais dans son ensemble!
Elle m’a fait avoir des fous rires mémorables, elle a permis de vrai moment de partage, de la joie. J’ai pu y voir de la solidarité, de la confiance et de l’espoir.
Pourrais-tu devenir un jour ministre de la santé mentale et sinon qu’est-ce que tu lui demanderais?
Ah non! Je ne pense pas qu’on puisse mélanger politique et santé. On l’a déjà vu et ce n’est pas joli joli.
Mais sinon, je lui demanderais de venir me suivre 1 mois. Sans langue de bois. Que ce ministre voit comment on travaille pour de vrai, comment on fait avec la misère humaine, avec des situations de vie horrible.
Ce qu’on vit au quotidien, comment les patients vivent au quotidien.
Comment on fait avec le temps et les injonctions contradictoires.
Que ce ministre soit confronté la vraie vie, je l’emmènerais en visite à domicile où même moi j’ai pas envie y mettre les pieds tellement ça grouille de petites bêtes.
Je lui montrerais combien on s’arrache pour que la personne est une vie décente, pour qu’elle retrouve l’estime de soi.
Que ce ministre redescende dans la réalité.
Et à la fin, je lui demanderais qui est le plus fou : nous ou notre système ?