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4 avril 2017

Portrait de Rod

Comme Rod, fais-toi tirer le portrait par Comme des fous en répondant à ces 5 questions.

« J’aimerais faire connaître le GEM de Dreux (La maison des  rêves). »

Quelles sont tes inspirations dans la vie et à quoi tu aspires?

J’aimerais être psychologue, enfin, c’était mon rêve avant de tomber malade et cela le redevient avec les années. J’ai beaucoup de tendresse pour les personnes sensibles de mon entourage, celles qui se livrent cœurs et âmes sans se plaindre.

Avec les années passées en psychiatrie, j’ai un autre point de vue sur le métier du soin.
Métier humain ou l’erreur peut coûter la vie…

Que penses-tu du monde de la santé mentale?

C’est un monde que j’ai découvert avec ma maladie ( schizophrénie).

Beaucoup trop de surcharge de travail pour le personnel, des patients livrés à eux même. Les traitements sont sûrement moins lourds que par le passé mais il me reste en tête l’idée que rien ne vaut la délivrance par la parole.

Et c’est en ce genre de lieu, les hôpitaux, que l’on croise souvent des gens pour se confier, trouver une ultime solution avant de craquer, de sombrer.

Dommage que la barrière qui est fixée par le cadre hospitalier, ne permette pas aux patients de s’épanouir, trop peu de moyens pour un objectif tellement vaste.

Qu’est-ce qu’on peut tirer de positif de la folie?

De la créativité!

J’ai découvert des esprits tourmentés, mais qui donnaient sens à ma souffrance.

Souvent, je me demande pourquoi la société nous juge alors que bien des victimes de sévices doivent venir parler de leurs torpeurs déjà.

Je me sens souvent jugé , au travail par exemple, d’avoir une maladie alors que c’est tout le contraire dont ont besoin les personnes souffrant de troubles psychiques.

Pourrais-tu devenir un jour ministre de la santé mentale et sinon qu’est-ce que tu lui demanderais?

Non, je ne pourrais pas être à cette place de par mon statut social.

Je lui demanderais une augmentation de l’aide au personnes handicapées (AAH).

Pourquoi? Car pour les maladies psychiques, le fait que « cela ne se voit pas » est un double frein à l’emploi.

J’ai eu beau postuler à différents emplois ( milieu ordinaire comme adapté, en précisant mon handicap puis en le cachant), chaque fois les mêmes préjugés sur cette maladie ( violence, folie, … ) reviennent.

Une majorité d’entreprises ne jouent pas le jeu du handicap.

Des chiffres sur un contrat, j’avoue que le handicap psychique est réellement perçu comme un point pour la société, alors que le message est bien évidemment que par nos diversités nous avons tous et toutes des talents à faire partager.

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