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18 juillet 2016

« Si je suis fou », Mino

Paroles de Si je suis fou de Mino :

A 20 ans, il a peur
A 30 ans, il a peur
A 40, à 50
Et ils se noient dans les pleurs
La peur de faire la gueule
La peur de sourire
D’un côté, la peur de vivre
De l’autre, la peur de mourir
Vivre dans ce monde
Est pour eux insupportable
S’en sortir avec les honneurs
Est devenu insurmontable
Et puis, le soir à table
C’est la potence à 20 h
Ca viole, ça tue
Ca vole en bas de ta rue
La misère se rapproche
La haine frappe à ta porte
Tellement peur de tout
Voilà qu’on tremble
Peur de la montée
Et tellement peur de la descente
Peur d’la vérité
Qu’on préfère qu’ils nous mentent
On sait de quoi ils sont capables
Et peur de savoir ce qu’ils veulent
La peur de vivre en couple
La peur de finir seul
J’te parle de toi
De moi, de lui, de nous
Raconte de vive voix
Comment parfois nos cœœurs se nouent
La peur de perdre son temps
Son argent et son emploi
La peur de perdre sa femme
Ses enfants et puis son toit
De perdre la figure
Et peur de perdre son amour-propre
Peur de perdre pas grand-chose
Parce qu’on n’a pas grand-chose
La peur d’être touché
En pleine intimité
A force de vivre couché
On en perd sa dignité
Et c’est toujours la même peur
Incisive, acérée
Et à force d’avoir peur
On finit par accepter
Accepter que par le monde
Des enfants soient maltraités
Que les cartons de nos télés
Soient les lits des délaissés
Accepter que dans les livres
Ils trafiquent notre histoire
C’est leur fonctionnement
Leur mode opératoire
Les maladies qu’ils élaborent
Dans leurs laboratoires
Les puces dans les passeports
Et les vaccins obligatoires
Et quand l’or noir est en jeu
Le G8 joue les arbitres
Et les semblants de présidents
Qu’ils mettent au pouvoir en Afrique
Accepter de vivre
Complètement robotisés
Que même l’indépendance
Soit colonisée
Accepter de survivre
Dettes sur dettes
Et les murs
Qui s’érigent dans nos têtes
C’est nos souffrances que l’on bâillonne
Les libertés se privatisent
L’indifférence qui rayonne
Avec elle rien ne rivalise
Et si c’est ça être normal
Vivre toujours pressés
Sous antidépresseurs
Stressés par l’oppresseur
C’est ça être normal
Moi, j’préfère ma folie
Si c’est ça être normal
Vivre à l’agonie
Alors c’est ça hein
Un quotidien d’alcoolique
Redeviens animal
Et fume pour supporter la vie
Mon état est stationnaire
Mon amour irrationnel
Ma folie est passagère
De moins en moins occasionnelle
Un œœil sur le monde
Un autre vers le ciel
Mais elle n’est pas préméditée
Mon écriture est passionnelle
Ils vous diront que je suis fou
Que j’crache sur la thune
Que j’vais finir sous les ponts
Entre la mer et l’amertume
Ils vous diront que je suis fou
Qu’ils connaissent mes lacunes
Que je n’traîne que dans la rue
Que j’ai niqué mes études
Ils vous diront que je suis fou
Que j’regarde que la pub
Que j’vais finir comme un loup
Rongé par la solitude
Et laissez-moi devenir fou
Je marche sous la lune
L’écriture est un combat
Moi j’y ai laissé des plumes
Et si j’avance, suivez-moi
Si j’recule, tuez-moi
Si je meurs, vengez-moi
Si je suis fou, enfermez-moi
Si je suis fou, arrêtez-moi
Parce que je ne m’arrêterai pas
J’ai p’têt perdu la tête
Mais je n’ai pas perdu la foi
Ce soir, devant la barre
Pas besoin de témoins
Je n’descends pas du singe
Moi, j’descends de chez-moi
Et je ne suis qu’un homme
Lancé en pleine course
Si je suis fou
Alors nous le sommes tous
Alors nous le sommes tous

Ils racontent que je suis fou
Que j’ferais mieux d’me taire
Que je ne sais pas tout
Que rien n’pourrait me satisfaire
Que dehors c’est l’été
Mais je vois bien que c’est l’hiver
Que la terre tourne à l’envers
A l’endroit, à l’enfer
Ils racontent que je suis fou
Que j’ferais mieux d’me taire
Que je ne sais pas tout
Que rien n’pourrait me satisfaire
Que dehors c’est l’été
Mais je vois bien que c’est l’hiver
Toute façon c’est comme ça
Que je ne pourrai rien y faire

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