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28 novembre 2018

Portrait d’Az

AZ

Comme Az, fais-toi tirer le portrait par Comme des fous en répondant à ces 5 questions.

Quelles sont tes inspirations dans la vie et à quoi tu aspires?

J’aspire a vivre un état de présence et d’équilibre intérieur le plus souvent possible, état de réceptivité et d’harmonie qui révèle la vraie beauté qui se trouve en chaque chose, en chaque lieu, en chaque expérience.

Etat d’ouverture que je place en exacte opposition a l’état de psychose que je vis souvent, ou je suis enfermé dans mon mental et dans ses représentations, ce qui attire mon attention sur ces phénomènes et me coupe du « réel ».

Je suis inspiré par la marche, la natation, le temps passé avec mes proches, amis, guide, ma chienne Xela, et beaucoup par la musique (écouté ou joué = basse, clarinette, chant).

Que penses-tu du monde de la santé mentale?

C’est un métier compliqué, où chaque personne atteinte par un trouble mental est un univers en soi, et requiert beaucoup de temps, une grande flexibilité, et il faut parfois accepter que la personne « malade » ne pourra peut être pas coller à l’image que l’on a d’une personne « saine ».

La personne doit coller à sa représentation d’une vie « réussie ».

Ayant été hospitalisé plusieurs fois, j’ai trouvé a chaque fois des infirmier(e)s concernés et bienveillant, qui ont le rôle de tenir la baraque, et des Psy qui m’ont bien souvent semblé dépassés … ils n’étaient juste pas très impliqués, et ont rarement su jouer le rôle de miroir non déformant que j’attendais d’eux, posture qui je pense m’aurait aidé à prendre conscience plus rapidement de certains de mes fonctionnements défaillants. Par un engagement et un intérêt réel, ils auraient également pu m’être utile à détricoter des schémas de pensées limitants ou à la limite du délirant…

Qu’est-ce qu’on peut tirer de positif de la folie?

En sortant « des cadres », on se rend compte que la vie est aussi en dehors des sentiers battus, et qu’il n’y a aucune « loi réelle », juste une posture où à un moment « les autres » signifient par leur comportements, paroles, ou silence, que l’on a franchi une limite, que l’on est en hors piste, et que si on se prend une avalanche sur la gueule, bah tant pis pour nous.

Pour ma part, ça m’a donné une bonne dose de flexibilité mental, et parfois beaucoup de recul, notamment sur les relations interpersonnelles.

En m’avançant « à contrecœur » à travers les lignes, dans ce qu’on nomme communément la folie, je me suis surtout rendu compte qu’il n’y a pas de limite … j’ai pu avoir des comportements très étranges pour les gens qui m’entourent, alors que pour moi tout avait un sens … seulement je commençais (pendant une rechute) à ne plus me rendre compte (ou alors a mal interpréter) que les gens ne savaient plus comment se positionner vis-à-vis de moi …

Donc pour conclure, on peut tirer de positif de la folie que ça permet d’ouvrir le champ des possibles, mais que au moment ou on « conscientise » que l’on est en train de glisser dedans, il me parait judicieux d’essayer de garder des points de repères, et ne pas se vautrer dedans, car ce « trou » n’ayant pas de fond, on peut se retrouver à faire des choses vraiment « bizarre, et/ou dangereuses pour soi ou autrui » …

Je pense également qu’il y a certaines limites qui une fois franchies, empêchent de revenir en arrière, ou en tout cas que c’est vraiment jouer à la roulette russe …

Pourrais-tu devenir un jour ministre de la santé mentale et sinon qu’est-ce que tu lui demanderais?

Oui, je pense que ce serait un énorme plus pour un Ministre de la Santé Mentale d’avoir traversé une maladie mentale … Moi Ministre …

Je lui demanderais de s’impliquer de manière concrète et au maximum possible, en donnant des fonds pour des études non médicamenteuses pour tous les troubles schizophréniques, autistiques, dépressifs …

Je lui demanderais également de lancer des ateliers à l’école, ou l’on parlerait de psychisme, de développement personnel, ainsi que de la prévention sur les drogues, à grande échelle, avec des gens ayant beaucoup consommé, et qui n’aurait pas un discours vide, mais quelqu’un qui vienne parler de son expérience, en disant, oui c’est bien, et … mais …

Egalement parler des différentes formes de maladies mentales, comme ça tout un chacun aurait une meilleur image de ces troubles et saurait par exemple que lorsqu’on parle avec un schizophrène, ça passe souvent mieux si on évite de le fixer dans les yeux … ou alors poser des questions, en levant les tabous …

En fait, j’ai tellement de choses a demander a ce Ministre que je pense que je vais demander le poste, ça sera plus simple 🙂

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