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9 novembre 2016

Schizo? Oui on en parle!

L’autre jour, en bon voisin, j’ai poussé la porte d’une asso au nom rigolo : Schizo ?…Oui !

Trancher le terme Schizo par un Oui, il fallait oser. Le terrain de la schizophrénie est tellement miné par les représentations négatives qu’un oui ne nous fera pas de mal.

Oui, la schizophrénie c’est cette maladie à laquelle on pense en premier lorsqu’on parle de folie, alors parlons-en !

Oui, il faut mettre des mots pour essayer de comprendre les peurs qu’elle soulève. Cette peur de perdre la tête à l’image de cet être qui se construit des châteaux dans le ciel pour mieux s’évader. Alors je propose de lancer une corde pour l’aider à s’évader parmi nous. Oublie un instant ton château, enjambe les remparts. Descendons par la corde de la vie, la vraie, celle de notre corps ancré au sol qui nous rattrape quand on est angoissé. Restons concrets et allons parler aux voisins.

Oui, quand on souffre de schizophrénie, se soigner c’est important. Se soigner déjà du regard des autres, car oui, si on veut mener une vie comme tout le monde, on ne peut raisonnablement pas dire qu’on est atteint de schizophrénie à moins d’être complètement fou! Il faut se protéger, rester invisible, alors souvent ce sont les familles qui mènent le combat pour changer les regards sur la maladie. Car la famille, c’est tout ce qu’il te reste quand la société fait défaut.

Oui, la schizophrénie c’est un tabou qui reste en famille ou alors ce sont les experts qui en parlent en termes de symptômes ultra-négatifs. Et pourtant le schizophrène est partout dans les médias, c’est devenu un gros-mot prisé pour discréditer quelqu’un, synonyme de dédoublement de la personnalité.

Personne ne vous expliquera clairement ce qu’est la schizophrénie, elle n’existe pas sous une seule forme et on ne sait pas expliquer comment et pourquoi elle surgit. Alors, que fait la science ? Elle cherche des traitements pharmacologiques pour dissiper les symptômes.

Ce que vous devriez savoir, c’est que la schizophrénie n’est pas un dédoublement de la personnalité et que le schizophrène n’est pas un fou dangereux en puissance puisque les statistiques montrent qu’il est plus souvent victime de violences que tout autre personne. Dans la schizophrénie, telle que je l’ai comprise, c’est le rapport à la réalité qui est difficile comme si le cerveau interprétait les choses de travers et on peut ainsi entendre des voix ou se croire persécuté.

Mais cessons un instant de voir le schizo comme un être à part. Car on a tous des difficultés à vivre dans ce monde surtout quand un diagnostic médical vous en exclut d’office.

Comment agir ensemble pour soigner la perception erronée qu’a cette société de la schizophrénie ? Certains le font en adhérant à une association et en militant, d’autres en s’informant mais l’important c’est d’abolir cette distance qui nous sépare, du moins mentalement, de la personne qu’on appelle schizo. Car oui, le schizo est parmi nous et quand on parle avec lui, sa plus grande souffrance c’est bien le rejet de la société et non pas sa folie. Fragiles, oui, mais comme toutes les belles choses dans ce monde, il faut savoir les préserver et ne pas passer à côté des grandes joies qu’elles nous procurent.

Ne passez pas à côté de votre vie et un grand merci à l’association Schizo ?…Oui ! pour leur accueil chaleureux !

Joan

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