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14 août 2016

La zénitude du fou et le délire du moine

humapsy

pancarte de l’association Humapsy à la Mad Pride

Ce titre loufoque, qui inverse le sens des mots et qui semble ne pas avoir de sens, vise à interroger, justement, le sens qu’on donne à l’expérience du fou qui délire au regard de celle du moine zen. L’intention n’est pas d’opposer les deux figures pour briser les clichés mais de les rapprocher côte à côte pour les faire dialoguer. La quête de sens, c’est un peu la hantise de nos deux protagonistes, l’un voulant comprendre le sens de son délire et l’autre aspirant à un état de conscience supérieur qu’il appelle « éveil spirituel ».

Sans vouloir profaner cette quête spirituelle, ces deux expériences sont-elles si différentes l’une de l’autre ?

La notion d’éveil spirituel (ou encore « illumination» et « réalisation de soi » ou simplement « éveil »), communément associée au bouddhisme et à l’hindouisme, désigne un état de conscience supérieur dans de nombreuses religions et philosophies et l’aboutissement d’une voie religieuse ou spirituelle.
Cette notion évoque traditionnellement une libération totale de l’ego (en tant que « moi » commun) et l’avènement d’une nouvelle conscience unifiée avec l’univers ou avec le divin, selon les croyances. Un tel état de conscience qui ne pourrait, par nature, être défini par les mots, est censé ouvrir l’individu à la connaissance spirituelle, au ravissement de l’âme, à un sentiment de communion ou une perception holistique de l’existence. Source : Wikipedia

Cette expérience psychique décrit fort bien l’expérience psychotique, quand bien même elle serait due à une défaillance organique dans le cerveau,  Pour le moine, ce serait l’aboutissement d’une vie alors que pour le dit « psychotique », cet état d’altération de la conscience ne serait que délire. Cette quête d’harmonie absolue du moine peut sembler familière pour quelqu’un qui a vécu la psychose dans sa splendeur. D’où cette idée que, si la quête de sens est le propre de tout être humain, celle du « psychotique » mériterait d’être valorisée et non pas mise sur le compte d’un simple état délirant ou pathologique. L’important étant de réussir à ancrer cette expérience dans la la réalité et, dans ce sens, le moine peut nous inspirer bien des leçons.

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