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22 mai 2016

Le diagnostic psychiatrique : condamnation ou délivrance?

Poser un diagnostic scientifique à partir de l’observation de symptômes est souvent la première étape du soin. La psychiatrie s’évertue à classifier les différentes maladies de l’esprit pour pouvoir les soigner. Cette science offre une réponse rationnelle à ces états de conscience altérés qui peuvent paraître irrationnels. Elle donne ainsi une clé de compréhension à celui qui est diagnostiqué et qui n’a pas compris ce qui lui arrivait. Comprendre est un besoin vital aussi bien pour notre intelligence que pour pouvoir se relever.

« Comprendre le monde pour un homme, c’est le réduire à l’humain, le marquer de son sceau.[…]
Pour un homme sans œillères, il n’est pas de plus beau spectacle que celui de l’intelligence aux prises avec une réalité qui le dépasse. »
Albert Camus dans le Mythe de Sisyphe.

sysiphe

Dès lors, la question qui se pose est celle qui suit la crise et qui se manifeste par un temps d’épreuve dans lequel la personne doit retrouver le chemin de la vie et ne pas sombrer dans la maladie.

Qu’on accepte ou non la maladie, l’important c’est de ne pas rester paralysé par un simple diagnostic.

Le diagnostic peut être vécu comme une condamnation, «vous êtes malade à vie » ou alors comme une délivrance car on sait que c’est une maladie et qu’on peut apprendre des stratégies pour y faire face. Qu’on accepte ou non la maladie, l’important c’est de se relever, de se remettre en mouvement et ne pas rester paralysé par un simple diagnostic. Le diagnostic ne fait pas l’identité d’une personne. Recevoir un diagnostic, c’est aussi recevoir une étiquette, qui socialement sera perçue comme un handicap voire une tare, mais qui reste une représentation de l’esprit que l’on peut subvertir. Déstigmatiser c’est transformer les représentations sociales, c’est un destin personnel qui s’écrit avec d’autres.

« Personne ne naît avec un destin préétabli. Chacun écrit son histoire dans des circonstances non-choisies. A moins qu’on ne renonce à écrire notre histoire, dans ce cas, quelqu’un d’autre l’écrira à notre place. Le mythe de la « condamnation » nous paralyse, nous rend spectateurs de notre propre spectre. Quand il n’y a pas de condamnation (et il n’y en a jamais), alors apparaît l’espace du débat, des options, de l’histoire faite par des êtres humains et donc de la politique. »
Alejandro Grimson (traduction personnelle)

Joan

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26 mai 2016 chez 19 h 02 min

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