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28 août 2016

La métamorphose du fou

« Il faut toujours un coup de folie pour bâtir un destin. » Marguerite Yourcenar

papillon

Prendre soin de soi et de son corps, c’est prendre soin de son apparence, de son pouvoir de séduction mais c’est aussi le plaisir d’être bien dans sa peau.

Faire peau neuve, c’est la définition usuelle de l’exfoliation. On désigne par ce terme, les soins du visage et du corps qui permettent d’éliminer les cellules mortes à la surface de la peau aussitôt plus nette et plus belle. S’exfolier, c’est donc faciliter le renouvellement de l’épiderme.

Pourquoi faut-il « s’exfolier » dans le champ de la santé mentale et penser la métamorphose à l’échelle de la société?

S’ex-folie-r : ça dit qu’on était fou ou folle et qu’on pourrait s’en sortir (préfixe ex-) par une démarche volontaire (le -r du verbe).

La démarche volontaire de s’en sortir est malheureusement souvent assimilée au risque le plus grave à savoir le suicide. Il convient d’alerter sur ce risque mais « s’exfolier » peut aussi vouloir dire se sortir positivement d’un trouble psy et d’un avenir tracé par la routine de la prise de médicaments.

S’exfolier en santé mentale, c’est réussir à se rétablir mais aussi à se détacher des étiquettes qui nous collent à la peau, celle de malade, d’handicapé, pour réintégrer le jeu social.

Pour aller au-delà de la folie singulière, l’exfoliation désignerait un renouvellement des représentations sociales, une métamorphose collective des conceptions périmées autour de la folie. Si on file la métaphore, on enlèverait les peaux mortes pour faire peau neuve, dans un mouvement de régénération vitale.

L’exfoliation collective n’est pas un avatar de l’expropriation communiste, il ne s’agit pas de vous priver de votre propriété pour la mettre dans le pot commun, il s’agit plutôt de mettre en commun nos envies de s’en sortir pour évoluer vers une société inclusive. Ce n’est qu’en échangeant ensemble qu’on pourra faire grandir la conscience collective et tous se métamorphoser en jolis papillons.

One Comment on “La métamorphose du fou

virginie
28 août 2016 chez 23 h 21 min

« Les mots ne sont jamais fous, c’est la syntaxe qui est folle : n’est-ce pas au niveau de la phrase que le sujet cherche sa place – et ne la trouve pas- ou trouve une place fausse qui lui est imposée par la langue? »

Roland Barthes

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