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17 novembre 2019

Le Trouble de la Personnalité Borderline vu par Caroline

Cette vidĂ©o appartient Ă  un plus large reportage du Collectif l’Humain Visible de la sĂ©rie thĂ©matique “Autour de la psychĂ©” : ici sur les reprĂ©sentations autour des termes de “troubles de la personnalitĂ© limite” (TPL), “troubles de la personnalitĂ© borderline”(TPB)

22 Comments on “Le Trouble de la PersonnalitĂ© Borderline vu par Caroline

Munos
24 janvier 2020 chez 23 h 03 min

Ce témoignage est poignant de vérité,il me parle car il souligne une part de ma réalité au quotidien,je dirai que ce trouble dont je souffres aussi laisse une empreinte au plus profond de nos entrailles.

Les Ă©motions sont si hautes et si incomprises,la sensibilitĂ© Ă  fleur de peau qu’elle nous laisse parfois dĂ©munis dans une sociĂ©tĂ© qui vĂ©hicule des images de compĂ©tition,lorsque j’ai traversĂ© ma premiĂšre dĂ©pression ,j’ai compris que je ne pourrais atteindre un niveau d’Ă©tudes et une performance sociale aussi Ă©levĂ©e que l’Ă©taient mes attentes d’adolescente,ce fut une longue traversĂ©e du dĂ©sert dont je ne peux Ă©voquer les dĂ©tails,j’ai souffert d’erreur de diagnostic et je nageais dans l’incomprĂ©hension,je n’ai trouvĂ© aucune Ă©paule sur laquelle me reposer,ni appui thĂ©rapeutique adĂ©quat,je croyais en une”condamnation” ad vitam aeternam ,avec l’erreur diagnostique qui fut j’ai reçu un stigmate ,une Ă©tiquette qui a littĂ©ralement dĂ©truit ma confiance en moi.

A l’Ă©poque je vivais dans une famille fort dysfonctionnelle et trĂšs violente les rĂ©sultats scolaires chutaient incroyablement sans que personne n’intervienne,ni acteurs sociaux,ni professeurs,les psychiatres Ă  vrai dire n’y comprenaient rien,sauf un je crois qui avait profĂ©rĂ© en ces termes: je ne sais pas si vous etes juste nĂ©vrosĂ©e,bipolaire ou schizophrĂšne ,je lui aie juste rĂ©pondu qu’il souffrait quand Ă  lui d’obĂ©sitĂ© morbide et lui ait claquĂ© la porte au nez 😉

.D’autre part ce trouble reste incompris Ă  la fois par les thĂ©rapeutes et les patients car il est par sa dĂ©nomination “aux frontiĂšres”d’autres trouble,ce qui nous laisse Ă  peu prĂšs tous et toutes sceptiques quand Ă  la maniĂšres d’aborder les angoisses que nous traversons et surtout d’essayer de les surmonter avec l’aide du bon mĂ©decin.Nous sommes sensibles Ă  l’empathie,si bien Ă©prouvĂ©e par nous meme,que celle dont font preuve notre entourage.

De mon point de vue il y a une part trĂšs immature,trĂšs infantile dans la perception du monde,cette vision manichĂ©enne,terrible Ă  vivre,il nous faut nuancer plus que les autres notre rapport au monde,aux autres,le lien relationnel,la sphĂšre psycho sociale devant etre en Ă©quilibre car nous vivons tous en interdĂ©pendance,ma sensibilitĂ© est telle que les propos et les actions toxiques d’autrui envers moi me laissent meurtrie pendant des jours,obligĂ©e de me couper du monde et du bruit pour retrouver ma force initiale.L’humour devient salvateur,et la distanciation Ă©motionnelle nĂ©cessaire pour nous permettre de moins prendre tout Ă  ceur,cela est facile Ă  Ă©crire mais fort peu rĂ©alisable dans la continuitĂ©.

Evidemment pour moi aussi la personnalitĂ© limite ne se guĂ©rit pas,je dirai au mieux que nous pouvons la dompter,la maitriser lorsqu’elle nous fait trop souffrir.J’ai l’impression parfois vraiment d’etre la proie de mes Ă©motions,ce qui est dĂ©routant,j’ai aussi un grand sentiment de vide intĂ©rieur,du fait cela est trĂšs dĂ©concertant,enfin il nous faut trouver les rĂ©ponses en nous,et savoir demander de l’aide Ă  des professionnels vĂ©ritablement investis de la volontĂ© de nous aider,ce qui semble trĂšs difficile.

Conclure une alliance thĂ©rapeutique vraie et forte peut se rĂ©vĂ©ler etre le plus grand appui en cas de dĂ©sespoir.Visiblement le QuĂ©bec a une autre approche de la pathologie mentale,je signifie par lĂ  que ce pays semble etre un modĂšle dans l’intĂ©gration du handicap psychique.

A mon niveau je subis de ne me sentir intégrée nulle part,toute ma bio sphÚre sociale affective et professionnelle est comme brisée.

Je fais face seule et je me rassure en me donnant des objectifs .La personnalitĂ© limite cessera peut etre d’etre un mystĂšre.

Répondre
Caroline
4 mars 2020 chez 9 h 59 min

Bonjour Munos,

Un grand merci pour votre message suite à mon témoignage.Et merci pour le partage de votre vie avec le trouble Borderline

Vous avez raison l’alliance thĂ©rapeutique est essentielle pour l’amĂ©lioration des conditions de vie avec ce trouble.
Ce que je dĂ©couvre au fil du temps c’est la part pathologique de ma personnalitĂ© que je pensais normale et c’est toujours un choc, mais il est nĂ©cessaire de faire la diffĂ©rence entre le nous profond et le trouble.

Je me reconnais bien aussi dans le mal que peut nous faire le monde et sa souffrance.Pendant des annĂ©es je me disais je vais mal mais le monde autour est plutĂŽt stable, alors l’espoir est lĂ .Et l’arrivĂ©e d’internet et l’information en continu, sans grandes censures ont fait que les informations rentrent chez nous et nous touchent plus facilement.

Caroline

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Chantal Mosland
29 mars 2020 chez 3 h 31 min

bonjour Caroline,
votre tĂ©moignage me touche beaucoup, vous parlez trĂšs bien de ce problĂšme, sincĂšrement et simplement ; je suis touchĂ©e, parce que je pense que j’ai vĂ©cu avec un homme qui Ă©tait borderline, sans le savoir, et probablement lui-mĂȘme ne le savait pas. Il est dĂ©cĂ©dĂ© depuis 3 mois, nous avons passĂ© 20 ans ensembles, nous nous aimions follement, c’Ă©tait trĂšs intense, au dĂ©but ça me paraissait dĂ©mesurĂ©, mais c’Ă©tait tellement fabuleux !

le quotidien a Ă©tĂ© difficile, alternance permanente de moments d’amour fou et de moments de crises, de clash, de colĂšres soudaines, de sa part sans que je comprenne pourquoi, simplement au cours d’une discussion, ou Ă  cause d’un geste maladroit de ma part, sans aucune intention de blesser ou de dire quoi que ce soit de nĂ©gatif envers lui, il pouvait brusquement avoir des paroles trĂšs violentes, blessantes, terrifiantes qui me rendaient malade, qui me faisaient peur, soudain il Ă©tait dĂ©moniaque et il semblait me dĂ©tester, et me mettre plus bas que terre;

pendant qqes jours, j’Ă©tais anĂ©antie et lui aussi, et puis il redevenait adorable, tendre, attentionnĂ©… et malgrĂ© tout ça, je continuais Ă  l’aimer, nous avions tellement d’affinitĂ©s, des discussions trĂšs pointues, intĂ©ressantes et enrichissantes pour tous les deux, nous Ă©tions des hypersensibles tous les deux, et avions en commun une enfance malmenĂ©e Ă  cause de deuils qd nous Ă©tions trĂšs jeunes (pour lui, sa mĂšre puis son pĂšre, et pour moi, ma sƓur et ma mĂšre), nĂ©anmoins nous avions du mal Ă  parler de ces souffrances-lĂ ;

il a menĂ© une vie trĂ©pidante, changeant souvent de rĂ©gion, se lassant trĂšs vite d’un endroit, faisant beaucoup la fĂȘte, il Ă©tait instable, il n’a pas pu faire les Ă©tudes qu’il voulait, mais il lisait beaucoup, il Ă©tait trĂšs cultivĂ©, il Ă©tait douĂ© pour un tas de choses, mais Ă©tait incapable de se concentrer longtemps sur qqc, surtout quand il Ă©tait jeune…in fine, il a eu une vie assez dĂ©cousue, il a rencontrĂ© des tas de gens de toutes sortes, il aimait les gens…. mais, comme c’Ă©tait un bon vivant, qui prenait toutes sortes de risques, qui pouvaient le mettre en danger, il est devenu dĂ©pendant Ă  l’alcool, et cela a fini par gĂ©nĂ©rer des tas de problĂšmes de santĂ©, qui ont fini par le tuer;

impossible d’Ă©voquer ce problĂšme, il Ă©tait dans le dĂ©ni, biensĂ»r, et quand j’essayais, ça dĂ©clenchait une crise Ă©pouvantable, c’Ă©tait Ă©prouvant, usant, je ne savais pas quoi faire, pour qu’il arrĂȘte de se dĂ©truire;
dans notre entourage, personne ne comprenait rien Ă  qui il Ă©tait, en sociĂ©tĂ©, il Ă©tait parfaitement normal, quelqu’un d’agrĂ©able qui attirait la sympathie et la bienveillance, on l’aimait bien, il avait du bagout, il s’exprimait bien, et il avait toujours un avis critique sur tout !

sa fin de vie fut trĂšs dure, diverses pathologies, beaucoup de sĂ©jours Ă  l’hĂŽpital, et je pense, une angoisse Ă©norme qu’il a trimballĂ©e toute sa vie, et malgrĂ© tout l’amour que je lui ai prodiguĂ©, je ne sais pas si j’ai rĂ©ussi Ă  apaiser cette angoisse, qui a tout de mĂȘme gĂąchĂ© beaucoup de notre vie commune.

maintenant qu’il n’est plus lĂ , il me manque,et je culpabilise de pas avoir Ă©tĂ© capable de faire plus pour lui; je sais qu’il m’aimait, pour ma patience, mon honnĂȘtetĂ©, ma luciditĂ©, et ma personne en gĂ©nĂ©ral, quand il n’Ă©tait pas en crise, on Ă©tait tout Ă  fait en phase !
je n’ai pas compris, qu’il Ă©tait probablement borderline, c’est maintenant que je le comprends, et ça m’aide Ă  mieux le comprendre, et aussi pourquoi nous avons eu des moments si difficiles…. mais c’est trop tard.

merci Ă  vous d’en parler, il faut en parler !
amicalement, Chantal

Répondre
Caroline
29 mars 2020 chez 9 h 44 min

Bonjour Chantal,

Un grand merci à vous pour votre commentaire et le partage de votre vécu.

Vous avez vĂ©cu des annĂ©es intenses, dans tous les sens et il ne faut pas avoir de regrets. Vous avez fait ce qu’il fallait, ĂȘtre prĂ©sente pour lui c’est le plus important.J’ai compris Ă  44 ans que j’avais un trouble Borderline et sans une aide extĂ©rieure (psy) je serais surement passĂ© Ă  cĂŽtĂ©. La prise de conscience est trĂšs difficile et le chemin du changement l’est tout autant.

Soyez certaine que vous en avez surement fait beaucoup plus pour lui que vous le pensez.Etre prĂ©sent dans les bons comme dans les mauvais moments c’est ça l’amour.

Si vous avez besoin d’en parler pour votre bien, votre cheminement personnel, pourquoi pas faire un tĂ©moignage avec “le collectif l’humain visible” c’est libĂ©rateur et avoir le tĂ©moignage d’un proche c’est une autre vision qui apporte beaucoup de rĂ©ponses.Vous pouvez m’Ă©crire sous mon tĂ©moignage sur YouTube si vous le souhaitez, si vous avez des questions.

Il y a effectivement des morbiditĂ©s avec le trouble, comme l’alcool, le jeu et d’autres addictions et ce n’est pas bon c’est certain.

Ce que je vous souhaite c’est un apaisement, vous ne pouvez pas refaire le passĂ©, mais vous pouvez agir sur le futur alors prenez soin de vous et des vĂŽtres.

Caroline

Répondre
Chantal Mosland
31 mars 2020 chez 0 h 06 min

bonsoir Caroline,

merci pour votre rĂ©ponse, ça me rĂ©conforte, car je dois dire, que c’est difficile pour moi en ce moment, je me retrouve seule, les amis que j’avais m’ont laissĂ©e de cĂŽtĂ©, peu Ă  peu, quand mon mari avaient tous ses problĂšmes qui s’aggravaient… les pbs liĂ©s Ă  l’alcool qui s’ajoutaient Ă  sa personnalitĂ© borderline… on me conseillait de le quitter !
mais je ne pouvais pas, je l’aimais, et je voyais bien qu’il souffrait, et que je devais rester, coĂ»te que coĂ»te, auprĂšs de lui, je sentais bien qu’il avait besoin de moi, et qu’il comptait sur moi, car le lien entre nous Ă©tait trĂšs fort;
je pense qu’il aurait fait pareil pour moi, c’Ă©tait en qqe sorte, un pacte conclu entre nous dĂšs le dĂ©part, en s’engageant Ă  vivre ensemble, on acceptait de tout endurer…moi je ne savais pas trop ce qu’il voulait dire, mais lui devait savoir qu’il y aurait des crises difficiles Ă  surmonter!

j’Ă©tais sa 2Ăšme femme, il savait qu’il lui arrivait de partir en vrille, pour un rien, et que ça pouvait mettre le couple en difficultĂ©… mais je n’ai pas posĂ© de questions, l’amour qui scellait notre couple me donnait la force de m’engager, et de trouver la force de surmonter les moments les plus durs… et il y en a eu; souvent j’ai cru que j’allais lĂącher, mais j’ai trouvĂ© les ressources pour tout surmonter…

je suis d’accord pour tĂ©moigner avec le collectif dont vous parlez, comment dois-je procĂ©der ?
j’espĂšre que vous allez bien, et que vous progressez Ă  gĂ©rer vos problĂšmes ?

cordialement,
Chantal

Répondre
Caroline
31 mars 2020 chez 6 h 31 min

Bonjour Chantal,

Ils est difficile pour l’entourage de comprendre, c’est pour ça qu’il faut en parler.Comprendre le trouble ce n’est pas tout accepter de l’autre, mais faire en sorte de ne pas le prendre personnellement, ou de ne pas envenimĂ© les choses.

Si mes mots vous ont rĂ©confortĂ©, mĂȘme un peu c’est bien, c’est le but de mon tĂ©moignage.
Oui je vais bien merci, je progresse, surtout parce-que je suis en demande de changements et qu’en face de moi j’ai deux psy qui sont prĂ©sents et actifs,c’est un travail collectif.

Pour le témoignage avec le collectif voici la chaßne YouTube https://www.youtube.com/channel/UCQ1UotP7e2Boz8K_RX6lErA
et l’adresse email pour Ă©crire Ă  Xavier collectifhumainvisible@gmail.com.
Si vous le faites, vous allez voir c’est tellement libĂ©rateur !
En faisant mes tĂ©moignages, je me suis rendue compte de certaines choses que je n’avais pas conscience avant.
à bientît j’espùre dans le collectif

Caroline

Répondre
Cicou
31 juillet 2020 chez 23 h 42 min

Merci

Répondre
Caroline
17 août 2020 chez 7 h 07 min

Bonjour, Cicou

Merci Ă  vous d’avoir pris le temps de l’Ă©coute de mon tĂ©moignage.

Répondre
Lucille
25 août 2020 chez 10 h 48 min

Bonjour,

voila je suis borderline, je le sais depuis maintenant 4 mois, j’ai Ă©tĂ© diagnostiquĂ© par mon psychiatre, je suis un traitement pour gĂ©rer mes humeurs, depuis l’enfance ce trouble de la personnalitĂ© a toujours Ă©tĂ© prĂ©sent : (monter de colĂšre, hypersansibilitĂ©, peur de l’abandon, scarification) et il m’a suivi toute mon adolescence pensant ĂȘtre lunatique j’ai appris Ă  vivre avec, avec mes peurs, mes angoisses, ma nervositĂ©, mes Ă©tats dĂ©pressif j’ai toujours cru que cela faisait parti de mon caractĂšre, autour de moi on ne comprend pas trĂšs bien ce que je vie, sans le traitement j’ai des angoisses Ă  longueur de temps, je suis en colĂšre pour une petite chose insignifiante, j’ai du mal Ă  supporter quand mon futur mari est loin de moi j’ai cette impression d’abandon, je dois tĂ©lĂ©phoner Ă  ma mĂšre au moins 5 Ă  6 fois par jour, il m’arrivait mĂȘme de me faire mal physiquement, je n’ai pas beaucoup d’amis proche j’ai peur de ne pas ĂȘtre aimĂ©, aujourd’hui ce comportement change grĂące aux mĂ©dicaments, et Ă  mon suivi psychologique, ce n’est pas facile tous les jours mais de ne pas ĂȘtre seule me rassure surtout d’ĂȘtre comprise, j’ai un peu de mal Ă  m’exprimĂ© mais je me retrouve dans votre tĂ©moignage et dans les commentaires nous ne sommes plus seul.
Ă  bientĂŽt

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Caroline
2 septembre 2020 chez 7 h 22 min

Bonjour Lucille

Merci pour la prise de parole.Vous aviez conscience d’ĂȘtre diffĂ©rente et maintenant vous savez pourquoi. Les premiers mois aprĂšs l’annonce du trouble ne sont pas faciles, mais pour moi au final comprendre ma beaucoup aider.Nous avons tous des vies diffĂ©rentes avec un trouble commun qui se manifeste plus ou moins intensĂ©ment.La prise en charge psychologique ou psychiatrique est importante et demande un travail personnel important et dĂ©stabilisant.L’Ă©volution est possible vers un apaisement de certains symptĂŽmes, il y a des rechutes et c’est normal, nous fessons ce que nous pouvons dans ce combat interne qui est le nĂŽtre. Je me permet le partage de ma chaĂźne, j’ai fais des podcasts sans grandes prĂ©tentions, mais si cela peut vous aider ou si vous avez besoin de parler. https://www.youtube.com/channel/UCaxuN-LRNwybA_Amim07-xA

Caroline

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ANTOINE BALAVEN
7 septembre 2020 chez 19 h 24 min

Bonjour , merci pour vos témoignages ,je souffre d un trouble borderline depuis mon adolescence ,je me retrouve bien evidemment dans vos témoignages ..
ce sentiment de vide , d hypersensibilité , d abandon qui me paralyse dans beaucoup de situations ,
l angoisse permanente dans une grande solitude est ce qui me paralyse le plus,
l absence de joie au contact des autres ou je fais tellement semblant d etre la que ca peut etre genant Ă  force vis Ă  vis des autres
je me sens comme une éponge ,
des émotions pénibles ressurgissent en permanence alors je fuis
comme “Ă©lĂ©phant Man”
ce n est pas évident d etre pris en charge car on semble étrange pour le corps médical (psychiatre )
en effet le trouble est Ă  la frontiere de toutes les maladies psychiatriques
pour ma part j ai 45 ans et j ai un parcours du combattant dans ce domaine , j ai essaye toutes les thĂ©rapies et le plus dur aujourd’hui sont les Ă©pisodes dĂ©pressifs majeurs , l envie de rien et la difficultĂ© Ă  se concentrer
le décalage entre la compréhension de ma problématique sur certains points et la souffrance que je peux ressentir dans certaines situations anodines
me font vivre comme étranger à moi meme à force alors le sommeil est le seul refuge
d aller jusqu’au bout d une tache ou d’un projet est ce qui m’ handicape le plus en ce moment comme si j Ă©tais condamnĂ© Ă  l Ă©chec
j ai essaye en milieu hospitalier plusieurs thérapies mais j en ressort plus abimé à chaque fois ou alors avec le meme conseil systématique
(il faut etre suivi en particulier)
ce qui m éloigne d un interet pour la vie sociale aujourd hui
a force je me replie sur moi meme je parle tout seul le plus dur est d entendre dire mais c est rien tu réfléchis trop

Répondre
Caroline
8 septembre 2020 chez 11 h 30 min

Bonjour Antoine,

Merci d’avoir pris le temps de l’Ă©coute et pour votre Ă©crit de vos ressentis.
Je vois bien le cotĂ© de faire semblant aux yeux des autres, et c’est aussi faire semblant avec nous mĂȘme c’est bien triste.
Je confirme quand mĂȘme qu’un suivi en individuel est nĂ©cessaire, les hĂŽpitaux manques de temps, de place, ils sont moins disponible en cas de besoin.Il est certain que le contexte actuel rend difficile ce besoin de sociabilitĂ© dont nous avons besoin.
Si seulement c’Ă©tait rien, trop rĂ©flĂ©chir ! C’est qu’ils ne comprennent pas le trouble, vous, essayez de leur faire Ă©couter un tĂ©moignage qui vous ressemble le plus cela fonctionne bien en gĂ©nĂ©ral. J’étais aussi en surcharge mental je faisais trop de choses en mĂȘme temps pour surement me noyer pour ne plus penser. Faites une chose aprĂšs l’autre, sans bruit, et vous verre je l’espĂšre des amĂ©liorations.

Répondre
Ornela
5 octobre 2020 chez 11 h 02 min

Bonjour,
Je suis également borderline
Je n’ai pas Ă©tĂ© diagnostiquĂ©e
Je le sais simplement
C’est comme une Ă©vidence
Et ça a Ă©tĂ© l’Ă©vidence face au nombreuses questions que je me posais.
Jai subi une enfance traumatique
Agression sexuelle
Abandon/
Rejet
Insécurité
Violence psychologique
Et parfois physique.
Pour encaissé tout cela sans jamais rien aggravé
J’ai toujours pris sur moi en me mettant sur off
Et simplement ĂȘtre ce que l’on veut que je sois, pas un problĂšmes
Pas un rajout de soucis.
Mais cela n’a forcĂ©ment pas aider a ma construction.
J’ai 20 ans
Et je traßne ça avec moi.
Je suis le genre de personne qui va amasser sans parlĂ©, sans dire stop d’un point vue extĂ©rieure
Je ne sais pas faire
Jai gardĂ© le mĂȘme mĂ©canisme Ă©tant enfant.
Par contre Ă©tant donnĂ© que ce que je ressens comme Ă©motions je ne peux le contrĂ©e tant c’est extrĂȘme
Je vais agir en conséquence mais dune mauvaise maniÚres
Envers moi mĂȘme .
Car je met un point d’honneur a ne pas rĂ©pĂ©ter le mal que l’on ma fait et fait encore a ce jour.
Je pourrais ĂȘtre sacrĂ©ment mĂ©chante lors de c’est Ă©motions de tristesse , Ă©nervement , haine rage que l’on m’a causĂ©, mais je prend sur moi a fin de ne pas devenir ce qui me fait souffrir.
Je veux tirer leçon de ce trouble et de mes épreuves.
Je sais que j’ai encore bcp a faire.
Relations amicales c’est assez spĂ©cial je fais en sorte de ne pas tt mettre en l’air en faisant la part des choses, car j’ai de bonnes personnes a mes cĂŽtes et ne mĂ©ritent pas mes impulsivitĂ© d’Ă©motions,
En relation amoureuse par contre je suis odieuse, une sans cƓur, je t’aime dĂ©gage reviens tes mon amour j’ai besoin de toi, ça ressemble a de la manipulation.
Je ne supporte pas ĂȘtre aimer et sentir cet amour que l’on me porte, je n’aime pas aimĂ© c’est assez Ă©trange je me Sens trĂšs vulnĂ©rable quand j’aime dans ce genre de relation , et puis il y a un autre cĂŽtĂ© qui crie aime moi, aide moi, regarde moi tel que je suis et dit moi que tu patientera face a ça.
Et j’ai eu cet personne a mes cĂŽtĂ©s qui malgrĂ© mon processus pour le faire fuir et tte c’est contradiction , il ma dit je m’en fiche je patienterais.
J’avais 16 ans , nous Ă©tions des ados mais notre relation n’Ă©tait pas fondĂ© juste comme ça . Elle avait du sens et aurait pu avoir de la stabilitĂ© et bcp de bien et je pense que c’est ça Ă©galement que je n’ai pas supporter.
L’instabilitĂ© est en moi sous toutes ses formes et Ă  aussi Ă©tĂ© le reflet de ma vie.

Relations familiales c’est Complexe
J’aime inconditionnellement
Mais il suffit qu’il y est une frustration ou autres pour que l’envi de les raillĂ© de ma vie se fasse sans aucune Ă©motion, car je ne leurs donne pas le droit de me faire du mal , une famille n’est pas censĂ© ĂȘtre source de nuisance pour les siens.

En sommes je tribuche encore pas mal sur moi, faire face Ă  soi tt les jours n’est pas simple, j’ai n’ai pas encore pu me dĂ©tacher de certains facteurs trĂšs nocifes pour moi, je patiente et espĂšre ne jamais Ă©clater dune mauvaise maniĂšre car je n’irais pas de main morte je pense et tte paroles n’est vraiment pas bonne a dire.
Self control quoi, il faut simplement que je trouve un exutoire, car je n’est pas le courage de parlĂ©e au concernĂ© au risque de dĂ©gringoler et ne pas savoir me gĂ©rer, je prĂ©fĂšre amplement que ca empiĂ©te sur moi.

Ce trouble est en tout cas un phĂ©nomĂšne je trouve, ressentir et passer par tout un tas d’Ă©motions extrĂȘme plusieurs fois par j pour un rien et un tout , je me sens chanceuse de rĂ©ussir a gardĂ© la face extĂ©rieurement, on me pense simplement hypersensible et ou et lĂ  ça me fait bien rire une sans cƓur sans Ă©motion vide
Alors que mon cƓur recĂšle tant de choses autant nĂ©gatives que positives et le plus dans tt ça c’est que nous sommes de nature a aider les autres, a aimer ĂȘtre un bien autour de sois, attentionnĂ©, ingĂ©nieux, spontanĂ©ment, remplie d’Ă©nergie, persĂ©vĂšrent , loyaux, sincĂšre, empathique.

Je vous remercie de nous permettre de pouvoir stationner des mots sur tout cela.

Répondre
Caroline
5 octobre 2020 chez 12 h 31 min

Bonjour Orlena,

Merci infiniment pour le partage de vos ressentis, Ă©motions, vĂ©cu. Je sais que ce n’est pas simple de prendre la parole.
Vous avez la chance d’ĂȘtre jeune et de savoir, mĂȘme si vous n’avez pas de diagnostic il y a des choses qui ne trompent pas. AprĂšs quand vous le pourrez vous verrez pour le faire. Vous avez sur internet beaucoup de choses qui peuvent vous aider dans votre avancement. Il va falloir quand mĂȘme que vous puissiez un jour ĂȘtre vous et pouvoir libĂ©rez votre parole. Il faut un entourage sincĂšre et patient c’est super important.
Je suis contente que mon témoignage ouvre la porte à la parole, de vos maux.
Si vous le souhaitez sur la chaine du collectif sur YouTube il y a d’autres tĂ©moignages.

Caroline

Répondre
Patrice
5 février 2021 chez 19 h 35 min

Bonjour
Touché par tout ce que je viens de lire ici.
Ma compagne n’est pas diagnostiquĂ©e borderline mais est suivie depuis plus d’un an par un psychiatre qui ne semble pas tout voir, encore faut-il le pouvoir. Je pense qu’elle l’est, je le crois, des fois je doute car je ne suis pas un professionnel.
Je suis ‘avec elle’ depuis 9 ans dans quelques jours, 9 annĂ©es de plein de magnifiques choses, 9 annĂ©es de choses folles, mais pas 9 annĂ©es complĂštes car elle est partie 3 ou 4 fois…une fois pour une annĂ©e complĂšte. Ce qui est trĂšs difficile Ă  vivre, malgrĂ© une connaissance presque pointue de tout ça, c’est cette capacitĂ© Ă  ‘ faire cesser ‘ l’amour en passant en quelques jours d’une fusion totale ou presque Ă  un Ă©tat d’Ă©loignement oĂč la froideur devient totale…C’est ce que je vis depuis DĂ©cembre et, malgrĂ© toute ma connaissance de ça, l’annĂ©e 2020 ayant Ă©tĂ© une annĂ©e superbe, c’est tellement destructeur. Elle a dĂ©cidĂ© de devenir coach et tente depuis plus d’un an de dĂ©marrer un dĂ©but de commencement mais s’arrĂȘte systĂ©matiquement Ă  la porte….Bref, c’est compliquĂ©.
Je vous remercie pour tout ce qui est écrit ici.

Répondre
Caroline
6 février 2021 chez 9 h 33 min

Bonjour Patrice,
Malheureusement certains psychiatres ont des rĂ©sistances Ă  faire ou Ă  dire les diagnostics. Je n’ose imaginer ce que vous ressentez dans cette situation de mise Ă  distance, de froid de chaud. Oui il y a souvent un manque de confiance qui fait que les projets sont lĂ  mais souvent pas aboutis. Il lui faut une bonne thĂ©rapie, comme TCC cela aide beaucoup. Et vous aussi vous avez besoin de soutiens et de comprendre, de savoir. Savoir ce qui se passe en nous en l’autre aide Ă©normĂ©ment mĂȘme si c’est compliquĂ©. J’ai une chaine Youtube si vous souhaitez en savoir un peu plus ou parler. Vous trouverez le lien sous ma vidĂ©o dans la chaĂźne du collectif l’humain visible sur YouTube oĂč il y a Ă©galement d’autres tĂ©moignages sur le sujet.
Caroline

Répondre
patrice
9 février 2021 chez 16 h 13 min

Merci Caroline
Je crois, je souhaite et j’espĂšre son retour, elle voudra que je porte la responsabilitĂ© de son dĂ©part ( comme Ă  chaque fois Ă©trangement ), Mais pour le moment c’est un silence quasi absolu aprĂšs des textos en fin nov. et dĂ©but dec. trĂšs amoureux, des vacances trĂšs belles et un temps de confinement partagĂ©. Il y a toujours une part de moi qui pense ‘ cette fois elle ne reviendra pas ‘ car cela fait longtemps que ce n’arrivait plus et j’avais cru qu’elle Ă©tait capable de dĂ©passer ce genre de moment impossible Ă  comprendre. Je dois vraiment puiser dans des rĂ©serves insoupçonnĂ©es.
Je vous remercie.

Répondre
Caroline
29 juin 2021 chez 16 h 21 min

Bonjour Patrice
Je me demande, oĂč en ĂȘtes vous depuis le temps ? J’espĂšre que vous avez trouvez l’apaisement que nous mĂ©ritons tous.

Répondre
NATHALIE P
7 juin 2021 chez 15 h 43 min

Bonjour,
Merci pour ce tĂ©moignage, on apprend beaucoup en vous Ă©coutant et c’est trĂšs intĂ©ressant et touchant.
De mon cĂŽtĂ©, j’ai un collĂšgue dont je pense qu’il est borderline. Nous avions une relation assez proche, nous n’Ă©tions pas en couple mais il y avait une attirance. Et brusquement il y a quelques semaines, il est devenu distant jusqu’Ă  finalement exploser de colĂšre un matin. Tout est parti d’un malentendu, j’ai voulu rĂ©parer les choses et lĂ  il m’a dit qu’il fallait que j’arrĂȘte, qu’il n’y avais pas de nous. J’avais bien remarquĂ© des comportements Ă©tranges chez lui avant ça (instabilitĂ© Ă©motionnelle, relation fusionnelle avec ses parents et relation idĂ©alisĂ©e et subite avec un collĂšgue, mauvaise image de lui, tendance Ă  tout voir en noir ou en blanc, hypersensibilitĂ©, etc.) mais je ne pensais pas Ă  ce genre de trouble. Dans l’ignorance de son Ă©tat (je pense que lui aussi l’ignore), j’ai pris mes distances suite Ă  son accĂšs de colĂšre et depuis nous n’avons que des Ă©changes professionnels. Quand il me rĂ©pond, il est adorable, quand je le croise dans les couloirs, il est mal Ă  l’aise, prĂšs de raser les murs et il n’ose pas me regarder. Il s’est aussi subitement rapprochĂ© de façon assez intense d’autres collĂšgues avec qui jusqu’Ă  prĂ©sent il n’avait que des relations superficielles. Je n’ose pas revenir vers lui. Je pense qu’il a eu peur ou que j’ai dit quelque chose qui lui a donnĂ© l’impression que j’allais l’abandonner. Aujourd’hui, je ne sais pas, malgrĂ© tout ce que je peux lire, s’il a envie que je revienne vers lui. C’est une “maladie” qui fait souffrir beaucoup de monde : le borderline et son entourage.

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Caroline
29 juin 2021 chez 16 h 17 min

Bonjour Nathalie
Merci pour votre commentaire, que je n’avais pas vu avant.
Je ne sais pas pour votre collĂšgue, mais tout est possible. C’est de vous interrogĂ©e sur le sujet, cela prouve que cette personne compte pour vous et que vous avez une intelligence Ă©motionnelle. Il semble que le trouble soit plus compliquĂ© pour les hommes, avec des colĂšres intenses. Vous pouvez peut-ĂȘtre ĂȘtre lĂ  pour lui sans ĂȘtre trop lĂ .
Qu’il sache que vous ne lui en voulez pas et que s’il souhaite revenir, il n’y a pas de rancune. C’est effectivement un trouble difficile pour tous, mais avec de l’aide tout est possible dans le positif. Nous avons tous dans notre entourage des personnes diffĂ©rentes, sans pour autant imaginer une maladie ou trouble psy, c’est un monde inconnu pour beaucoup. Il ne se rend effectivement surement pas compte de son fonctionnement, c’est dommage pour lui, car il semble en souffrir, d’oĂč les colĂšres quand c’est trop intense. Le temps apaise les choses parfois


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Sylvie Turbiez
16 août 2021 chez 15 h 27 min

Bonjour Caroline
Je vous remercie pour votre tĂ©moignage si touchant. Je ne connaissais pas ce trouble ou tout au moins j’en avais entendu parler mais sans pouvoir me reprĂ©senter ce que vivent les personnes borderline.
Grùce à votre témoignages et tous ceux publiés dans les commentaires , je comprends mieux maintenant les agissements et réactions de mon compagnon.

J’aime sincĂšrement cet homme. Nous avons de merveilleux moments mais il met fin rĂ©guliĂšrement Ă  notre relation sans explication et sans raison apparente pour moi, pour des broutilles, pour des choses ou des exigences de sa part que je n’accepte pas car elles ne me conviennent pas. Il me rejette, m’oblige Ă  rentrer chez moi en me disant que tout est fini qu’on est pas compatibles. Sur le moment il est incapable de m’expliquer pourquoi, devient mĂ©chant et il a des paroles blessantes pour que je m’en aille en colĂšre sans pleurer ou sans lui demander d’arrĂȘter de dĂ©molir notre relation. Il me dit de ne pas m’accrocher Ă  lui, qu’il n’est pas un homme pour moi, que je mĂ©rite mieux que ça …
Puis quelques jours aprĂšs revient.
Je sais qu’il souffre Mais comment faire, comment rĂ©agir pour qu’il comprenne que je serai lĂ  pour lui si il m’oblige Ă  partir Ă  chaque fois.
Encore merci pour votre témoignage

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Caroline
15 février 2022 chez 21 h 14 min

Bonsoir Sylvie, je dĂ©couvre votre message tardivement. Merci Ă  vous, je suis heureuse si vous avez pu comprendre facilement le trouble et votre conjoint. Pour qu’il comprenne que vous serrez toujours lĂ , ce n’est pas si simple. Il faut qu’il accepte de faire un travail en profondeur sur lui et cela demande du temps, mais c’est possible. Si vous le souhaitez, j’ai une chaĂźne youtube, c’est Cmoi avec le mĂȘme arbre que sur mon tĂ©moignage, il y a d’autres vidĂ©os sur le trouble. Vous devez aussi en apprendre plus sur le trouble, il n’y a que comme ça que vous arriverez Ă  Ă©vitĂ© certains dĂ©saccords, ans pour autant vous oubliĂ©, car ce n’est pas le but. Mais savoir comment rĂ©agir aide beaucoup, mon mari vous le dirait avec du recul sur la scĂšne, il est possible d’en rire aprĂšs. Ne pas revenir su ce qui est fait, c’est trop tard, simplement tenter de ne pas reproduire les mĂȘme schĂ©mas.
Merci pour l’Ă©coute
Caroline

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