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25 janvier 2020

« Le syndrôme du normopathe » in DSM-74

« Définir l’anormal par le trop ou le trop peu, c’est reconnaître le caractère normatif de l’état dit normal. »

Georges Canguilhem, Le normal et le pathologique.

Définition : Le normopathe se distingue du sujet normal, reflétant la moyenne de ce que doit être l’être humain acceptable, en étant un sujet normal augmenté. Le normopathe applique la norme de façon supérieure à la moyenne, il est capable de devenir une normalité supérieure à la normale. Le normopathe sait qu’il est le seul individu réellement fidèle à la moyenne médicale de Canguilhem.

Etiologie : La première cause de normopathie serait l’angoisse primale d’être voire de devenir soi. Une autre cause, non avérée scientifiquement, serait l’angoisse du rejet par le groupe primal des congénères. Les congénères du normopathe apparemment fidèles à la moyenne des individus, grâce à un comportement basé sur des calculs d’apparence extérieure avancés, constituent par l’environnement humain qu’ils matérialisent jour après jour la matrice réferentielle première du petit individu encore simplement normal et pas encore normopathisé par son environnement humain prescripteur d’une exigence de normalité croissante.

Symptômes : Les premiers signes du syndrôme du normopathe apparaissent généralement vers l’âge de 18 ans avec l’acquisition baccalauréat et du permis de conduire, réels symptômes d’entrée en normopathie chronique. La chronicité de la normopathie peut se réduire avec accident du travail ou de la route. Les symptômes restent latents en environnement normalisé mais peuvent se réduire avec le temps en environnement chaotique.

Traitement : La normopathie se traite dès l’apparition des premiers symptômes de début d’acquisition des normes environnementales humaines locales par l’apprentissage de la spécificité de l’autre puis de soi. La réelle guérison ne peut passer que par la boucle de rétroaction aller vers l’autre et retour sur soi à travers la sortie partielle de la fabrique des individus par l’école, l’usine, la caserne, l’hôpital, la prison etc.

2 Comments on “« Le syndrôme du normopathe » in DSM-74

Iman
26 janvier 2020 chez 3 h 43 min

Excellent! Merci pour ce bon moment de lecture.

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Cec
27 janvier 2020 chez 6 h 25 min

Il existe également une forme dérivée, dite syndrome de « normopathie par procuration » dans laquelle les parents d’un individu (généralement un enfant) s’efforcent de l’inciter à briguer les plus hautes valeurs physiques, artistiques et intellectuelles en cours dans le groupe social d’appartenance, tout en lui donnant les moyens de ne jamais parvenir à y briller, ceci dans l’espoir inavoué de pouvoir devenir les parents normaux d’un enfant extraordinairement banal.

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