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25 mai 2016

GHT, les trois lettres de la discorde

Puisque le patient doit pouvoir se soigner mais participe aussi à soigner l’institution, et puisque l’espace du soin en santé mentale est un lieu qui nous concerne tous en tant que citoyens, usagers ou psychiatres, nous partageons ici une contribution de Virginie sur le sujet des Groupements Hospitaliers de Territoire (GHT), intitulée :

Le discours des opposants aux GHT, GHB de l’esprit critique ?

La psychiatrie a besoin de regards extérieurs pour se civiliser. Tout ne peut pas être réglé en interne par nos « bons soignants » (qu’ils soient engagés ou pas dans une démarche de psychothérapie institutionnelle).L’intervention d’autorités étatiques (législateur, police, justice, contrôleur de privation des lieux de liberté, etc.), qui tranchent les questions qui leur sont soumises sur la base des lois communes de la société civile, fait reculer la maltraitance et rappelle que les institutions psychiatriques ne sont pas des zones de hors-droit, que ce soit pour les soignés (droit pénal…) ou les soignants (règles statutaires, droit du travail…).

La psychiatrie fait partie de l’espace public malgré nos particularités de patients. Elle n’est plus considérée par le public, le législateur et les autorités judiciaires comme un domaine qui doit bénéficier d’une autonomie absolue dans sa propre gestion. Tant mieux. Elle a déjà une autonomie très large (les enseignants n’arrêtent pas les programmes scolaires, les juges n’écrivent pas les lois, les parents ne choisissent pas les droits et obligations inhérents à l’exercice de l’autorité parentale, etc.).

Ce qui ne veut pas dire qu’il ne faut pas des moyens pour soigner, une hospitalisation aussi longue que nécessaire mais aussi courte que possible, une stabilité des personnels soignants (donc résorption de l’emploi précaire), etc., mais GHT ou pas la psychiatrie publique doit évoluer.

Et transférer l’hôpital psychiatrique à l’hôpital général s’inscrit dans le même mouvement que de réintégrer les patients de la psychiatrie dans la cité…

Pour compléter le texte de Virginie

Si la loi GHT est intitulée par l’administration publique loi de modernisation de la santé, ses opposants dénoncent l’avancée d’une vision gestionnaire et administrative qui nie la part de relation intersubjective dans le soin et parlent de régression. Cependant leur position n’est pas discordante avec celle de Virginie.

Ici, le docteur Mathieu Bellahsen.

Ils appellent les usagers à les rejoindre pour manifester le mardi 31 mai 2016 de 11h à 15h devant le Ministère de la Santé à Paris.

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