Il faut brûler l’institution psychiatrique.
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Il faut brûler l’institution psychiatrique.
Et sur ses cendres fumantes, dessiner des lignes pour ne pas oublier et puis semer des graines et en faire des parcs. Des lits où on attache les gens, pour quoi faire ? Autant leur donner un coussin sous un pommier ombragé sur lequel ils puissent y appuyer leur dos. Vous me direz qu’elle a bon dos l’institution, que parfois elle sauve des vies, que parfois elle crée le lien humain qui a été perdu dans la folie mais quand il fera froid dehors et qu’on aura faim et bien, nous les fous, on mangera des pommes (et des vivres on en trouvera à même la terre) et on se chauffera avec des lampes chauffantes comme dans les terrasses des cafés.
On dira qu’à l’époque, comme dans les terrasses à fumeurs, il n’en manquait pas des briquets et qu’il n’en manquait pas des fumeurs pour passer leurs journées à cloper et puis qu’un pyromane est passé par là et a tout brûlé en prévenant tout le monde à l’avance.
Aucun mort, aucun blessé, plus de souffrance, plus de hurlements dans les chambres d’isolement, rien que des cendres et des dessins au sol, des traits blancs sur des cendres noires pour dire l’enfer. L’enfer de l’enfermement psychiatrique et sa pharmacie à psychotropes qui deviendrait soudain herboristerie et même fleuristerie. On y ferait pousser les graines d’une nouvelle liberté thérapeutique sur un fond de musique classique ou de NTM, au choix.
Oui, tout brûler et en musique plutôt que de recycler, réformer, refinancer, et d’enfermer encore et encore les plus fragiles, allumer la mèche et ne garder de cet enfer que la mémoire et la dette morale envers les psychiatrisés.