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13 novembre 2016

Portrait de Claire Le Roy Hatala

Comme Claire Le Roy Hatala, fais-toi tirer le portrait par Comme des fous en répondant à ces 5 questions.

« J’aimerais faire connaître l’association Clubhouse France. »

Quelles sont tes inspirations dans la vie et à quoi tu aspires?

Ce qui m’inspire c’est la rencontre, l’écoute des autres, l’observation. Je suis souvent émue, remuée, bousculée par des moments d’amitié, de discussion qui m’invitent à réfléchir. J’aime les émotions que cela me procure.

Récemment, j’ai découvert le yoga et c’est tout un univers très inspirant qui s’ouvre à moi. Sans bien comprendre dans le détail cet art de vivre, je sens qu’il vient toucher au plus profond de moi des ressources qui m’invitent à regarder le monde différemment, à me positionner autrement, à m’ouvrir.

Comment décrirais-tu ton métier et pourquoi tu l’aimes?

Je suis sociologue et je travaille depuis plus de 10 ans sur le thème de l’emploi des personnes handicapées, du handicap psychique, de la santé mentale au travail.

Cela me passionne à la fois comme sujet qui est totalement sous exploré mais aussi pour les projets que cela me permet de faire.

Comme une fourmi, j’ai l’impression de contribuer modestement à ce que ces sujets existent dans les entreprises, dans la vie des salariés et j’ai la conviction que l’on a besoin d’en parler, de libérer des espaces de réflexion sur ces sujets.

De plus, cela me permet de travailler aussi bien avec des personnes concernées en direct qu’avec des dirigeants d’entreprises, des responsables d’association, ou des professionnels du médico-social. C’est très varié et stimulant!

Que penses-tu du monde de la santé mentale?

Je pense que le monde de la santé mentale est en mauvaise santé mentale…C’est un constate sombre que je fais, car j’ai le sentiment qu’il a été oublié par la société. Or pour aider, soutenir, soigner, il faut être en bonne santé mentale, il faut se sentir soi même soutenu.

Je vois cependant des éclaircies réelles, des médecins, des soignants, des professionnels du médico-social qui sont très engagés pour faire évoluer les pratiques, pour imaginer d’autres manières de faire pour retrouver un peu plus d’espoir!

Tous les dispositifs de psychoéducation, de réhabilitation, de remédiation cognitive vont dans le bon sens. Je soutiens toutes les initiatives qui permettent de s’appuyer sur les forces des personnes concernées. L’expérience du Clubhouse à Paris est selon moi, un lieu très important pour inventer de nouvelles manières de faire!

Qu’est-ce qu’on peut tirer de positif de la folie?

La folie nous aide à comprendre l’être humain dans toute sa complexité, elle nous ouvre sur l’expérience la plus subjective qui soit en chacun de nous. C’est d’une immense richesse, d’une grande ouverture sur l’Homme dans toute son humanité!

Pourrais-tu devenir un jour ministre de la santé mentale et sinon qu’est-ce que tu lui demanderais?

OUI!! 😉 et je ferais un grand plan de réinvestissement dans la santé mentale:
– revalorisation des différents métiers (effectifs, salaires, statuts)
– investissement dans des infrastructures de petite taille
– je développerais des métiers d’accompagnement par des professionnels non soignants
– ouverture de 200 Clubhouses en France!
– développement massif des programmes de psychoéducation/remédiation cognitive / réhabilitation
– soutien aux associations d’usagers
– développement d’un programme fort sur l’emploi accompagné pour les personnes concernées

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