Changer les regards sur la folie
Cher.e.s utopsystes,
Pour la prochaine séance, le lundi 16 janvier 2017 à 20h30 au 27 rue des Bluets à Paris (Metro Ménilmontant ou Père Lachaise, entrée libre et gratuite), nous proposons une soirée autour de l’histoire et des pratiques actuelles de désaliénation permises par les associations loi 1901, que ce soit dans les secteurs de psychiatrie générale que dans la cité, animée par Benjamin Royer et Mathieu Bellahsen d’Utopsy.
Un double mouvement paraît traverser la psychiatrie déségrégative actuelle.
D’un côté le rôle des associations « historiques » au sein des établissements publics de « santé mentale » semblent perdre de l’importance que ce soit dans leurs dimensions thérapeutique, symbolique et culturelle. Le rôle de la liberté d’association et de l’espace de jeu qu’elles ouvrent, leur capacité à transformer l’ambiance des services et des liens entre les patients, les soignants et la société, s’amenuisent à mesure que les formes instituées prennent le pas sur les processus instituant ; à mesure également que s’affaiblit la critique – notamment portée par les pratiques – des hiérarchies toujours plus rigides qui nous gouvernent.
D’un autre côté, depuis quelques années, des initiatives collectives qui tentent de faire et de penser le soin et l’accompagnement autrement, se rencontrent, se rassemblent. Ces tentatives aménagent de nouvelles circulations entre les institutions, la cité, les patients et les soignants partie prenante de ce mouvement. Citons l’association HumaPsy, le collectif Encore Heureux au Mans, les Nouveaux Cahiers pour la folie, les forums interclubs à Reims (2015), à Chambord (2016) et bientôt à Gennevilliers (2017), la création du TRUC (Terrain de Rassemblement pour l’Utilité des Clubs), la Commission Psy soins accueil dans le cadre des nuits debout etc.
De cet agir commun, fondé dans le partage et à partir de points d’amitié, émerge de nouvelles formes de possibles.
De même, dans la cité se créent des associations qui témoignent de nouvelles façons de s’associer pour créer d’autres rapports politiques entre usagers, familles, soignants et citoyens intéressés.
Nous pourrions citer le travail réalisé dans le champ de l’autisme par des associations comme « La Main à l’Oreille », le Rassemblement pour une Approche des Autismes Humanistes et plurielle (RAAHP). Nous pourrions également citer le rôle du CRPA dans la lutte des psychiatrisés à faire valoir leurs droits et à créer, à partir de combats juridiques, de nouvelles configurations dans les pratiques.
Toute cette vitalité, « cette seconde peau » démocratique comme la décrivent Dardot et Laval (Ce cauchemar qui n’en finit pas, La Découverte, 2016) peut concourir à penser certaines impasses du temps présent. Parions qu’à ce niveau minimal, nécessaire, s’auto-institue la possibilité d’un autre imaginaire pour la société (Castoriadis).
Tous nos vœux utopsystes pour 2017 !
Utopsy
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Comme des fous. ©