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22 juillet 2023

Bipolarité : Je suis moi [lucie_ptit_lu]

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9 ans de diagnostic du trouble bipolaire de type 1 et d’exploration des troubles psychiques en général.

J’ai des points de vue différents qui évoluent, des expérimentations de différents moyens alternatifs, et je continue. Mais la psychiatrie n’avance pas à notre rythme.

L’essentiel c’est d’avancer à son rythme.

Et plus j’avance, au moins j’ai de certitudes.

J’ai cherché des réponses. Dans la science, la psychologie, la neurobiologie, la psychanalyse, l’ésotérisme, l’émotionnel, la religion, la philosophie, la physique quantique, le spirituel, etc.

Apprenons encore, et toujours plus loin.

J’ai aussi cherché dans les humains, et dans les humains ayant un trouble psychique.

J’ai cherché dans l’hypersensibilité, le haut potentiel, dans les étiquettes d’autres troubles existants, et toutes les autres étiquettes généralistes englobant le monde. J’ai cherché dans les autres pays. 

J’ai agi et appris avec les compétences acquises dans diverses formations avec divers supports d’apprentissage.

Surtout, j’ai appris dans la meilleure école : celle de la Vie.

J’ai pratiqué, j’ai développé mes sens, je me suis entourée de beaucoup d’outils et d’humains.

Je n’ai rien écarté et j’ai toute ma vie pour continuer.

Tout ce que j’ai à dire, c’est que dans mon cas, les médicaments sont nécessaires, mais incomplets.

Tout ce que j’ai à dire, c’est que l’application des modes d’emploi d’hygiène de vie pour les troubles psychiques est limitée pour moi.

Me limiter à discuter avec un thérapeute, manger 5 fruits et légumes par jour, et prendre mon médicament n’ont pas suffi pour moi.

Cela n’a pas suffi de me limiter à atteindre une sacro-sainte stabilité, et je hais encore plus le mot « être fonctionnel » dans la société.

Comme si l’humain était une fonction, un outil, ne pas sortir du cadre, du lot. Tant qu’il effectue sa tâche, qu’il se remet au travail, qu’il devient productif, il est stable, un robot. Sans vague, sans bruit, passons les humains sur le tapis roulant avec un code-barre.

Je ne veux plus ressembler à l’idéal de la société française, rappelons-le, un des pays qui consomme le plus de psychotropes.

Après toutes ces années, le discours scientifique n’évolue pas beaucoup : un déséquilibre chimique et des facteurs environnementaux.

Si c’était uniquement cela, tout le monde serait « stable » et « productif » avec des médocs, non ? Et quid de l’épanouissement ?

Tu le sais au fond de toi, ô combien, c’est douloureux tous les jours quand on essaie de se maintenir stable, quand on n’ose plus rêver d’être soi, du bonheur et de l’épanouissement.

J’ai cherché les modes d’emploi des autres et ceux des médicaments.

La vérité que j’avais oubliée : les modes d’emploi, je me les suis toujours créés.

Mes déclencheurs sont confrontés, affrontés, et je suis toujours sur le front. La bombe est désamorcée. Le soldat souffle, enlève son casque, enlève son masque. Les dernières peurs se sont envolées avec.

Je suis sortie d’un champ de mines, non pas comme un Phœnix. Il renait de ses cendres, il est en feu. Non, j’ai sorti un poussin intérieur tout neuf.

J’ai revisité en conscience les thèmes classiques de mes crises maniaques.

Mon esprit peut enfin accepter ce que j’attendais le plus : que ce que j’ai vécu et ce qu’on dit délirant puissent cohabiter, coexister dans la même réalité, sans s’exclure l’un l’autre, ni se fusionner. Sans se déclarer ni faux ni vrai.

J’accepte que mes pensées puissent être à la fois fausses et vraies en même temps, tout le temps. J’accepte que rien n’ait de sens, et j’accepte que tout ait un sens.

Je récupère mon mode de pensée du passé, au présent, pour construire mon futur : celui d’imaginer, sans y croire, et en y croyant. J’accepte que tout puisse marcher, et que rien ne puisse marcher. J’accepte qu’il n’y ait pas de sens à la vie, ou du sens. J’accepte de ne pas savoir le pourquoi, le comment, ça marche, et si cela a marché.

Ce n’était pas le plus important de savoir si j’étais dans les bons diagnostics, les bonnes étiquettes, les bonnes comorbidités, les bonnes qualités et défauts, d’être dans le bon métier, lieu, avec les bonnes personnes, les bonnes passions, etc.

J’accepte de descendre de prophète, à médium, et d’avoir sauté rapidement la case chamane, pour descendre encore.

J’ai brisé mes derniers schémas. Ma réflexion linéaire s’arrête ici.

Je tournais autour du pot depuis longtemps :

 » Qui suis-je ? « 

Est-ce que j’écris des textes pour les esprits, par des esprits, pour mon esprit ?

Ou alors, est-ce que j’écris pour mon esprit, pour les esprits, par les esprits ?

C’est une boucle à l’envers et à l’endroit, les mots sont interchangeables, effaçables, travestis, réels, faux, ressentis, modifiés, coupés, rallongés, etc.

La créativité permet tout.

Par exemple, je peux simplifier : j’écris pour moi-même. Ou alors je peux dire que les esprits me transmettent des messages. Je peux me dire que j’écris seulement pour les autres. Je peux aussi faire des rimes pour que mon esprit s’arrime.

Le titre, les phrases clés, les conclusions de mes articles, fables, poèmes, chansons, proses, pièces de théâtre ? Est-ce la vérité ? Pourquoi ? Comment ?

Pas de dissertation aujourd’hui, ni de réponses définitives : simplement, j’écris.

La conclusion qui convient en ce moment, construite après de 9 années de diagnostic, de recherches sur la bipolarité et les autres troubles psychiques, avec mes 33 ans d’existence :

J’ai toujours su qui j’étais, ce que je veux, et mes compétences.

Merci bipolarité, tu m’as permis de faire l’exploration de moi et de m’épanouir.

Sans toi, je n’aurais pas cherché à me comprendre et à exploser mes préjugés et schémas de vie.

Je me défais de ton nom. Je vis.

Je m’autorise à être, sans ton nom ni les autres : Lucie.

Bipolarité, je suis moi.

Et toi qui me lis, qui es-tu ?


https://www.instagram.com/lucie_ptit_lu/

📻 Musiques écoutées pendant la rédaction de l’article :

Why ? – Bronski Beat
I’m a believer – Smash Mouth
Swallow it – Brandon Flowers
Maniac – Michael Sembello

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