« Rien sur nous sans nous », mais qui sommes-nous?
Qui sont-ils pour parler à notre place ? Mais qui sommes-nous pour demander la parole ?
Qui sont ces « ils », qui sont ces « nous » ? Les « ils » parlent des gens à la troisième personne, ce sont des experts, des personnes ayant des responsabilités. Le « nous » désigne, par opposition, les 99%, dans l’imaginaire collectif, c’est le peuple .
Il y a une nuance entre « eux les gens » ou « nous les gens », c’est qu’en parlant d’un groupe à la troisième personne, on s’extrait du groupe en question, on se met à distance souvent en surplomb pour que prime la raison. « Ils ont besoin de ci ou de ça », telle est la position de l’expert.
Parler de « nous » plutôt que de soi ou de sa singularité c’est se reconnaître comme appartenant à un groupe. Je pense donc je suis mais je fais aussi partie. A l’heure de la participation citoyenne, de la concertation, de la co-construction, on voudrait que chacun puisse participer à la vie de la cité.
Dès lors, si on admet que chacun aspire à être avec d’autres et à vivre en société, à rendre celle-ci meilleure, on peut se demander si pour que le vivre ensemble soit effectif, on ne devrait pas s’interroger sur ce « nous ».
Qui sommes-nous ? Nous sommes « nos » groupes d’appartenance (cercle familial, amical, professionnel) mais nous sommes aussi le corps de la société, non pas des rouages du système mais bien des êtres capables d’échanger, de s’organiser et de nouer des liens.
Vivre sans les autres, vivre ou se sacrifier pour les autres, vivre avec les autres, rien que vivre, ça peut rendre fou.
Mais il est nécessaire de comprendre que la folie est liée à la vie en société, qu’elle n’est ni une destinée personnelle ni le refuge des gens inadaptés à la société. Il ne s’agit pas de rendre la folie désirable ou de dire que la société est malade, mais de sortir du « eux et moi » ou du « eux et nous ».
Nous, nous ne sommes pas les fous, les vaincus, les gouvernés, les aidants-aidés, les sains d’esprit, les handicapés psychiques, les malades ou les usagers-citoyens. Nous, c’est tout le monde.
On peut toujours critiquer l’individualisme de nos sociétés mais nous devons comprendre que le changement ne se décrète pas, il se pratique. Il nous faut créer des espaces et des temps de rencontre où chacun peut exprimer ou découvrir l’envie de partager la vie en commun, de prendre la parole, de mettre en avant ses capacités plutôt que des supposées limitations. On apprendra en faisant…
virginie
25 juin 2016 chez 12 h 46 minJe nous souhaite beaucoup de bonheur partagé.