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17 octobre 2022

Hortense a vu « Le soleil de trop près »

le soleil de trop près

Hortense nous partage son ressenti sur un nouveau film qui parle de folie : Le soleil de trop près, de Brieuc Carnaille.

300 mg

C’est une histoire somme toute banale. Elle aurait pu être n’importe où sauf dans une ville reconnaissable, il fallait qu’elle se situe à Roubaix, – où est-ce même Roubaix ? – avec le cliché sévère des usines à charbon crachant leur feu sous un ciel gris morne.

Le personnage principal à une tête d’enfant, un rire ravageur, une attitude déplacée. On ne peut pas faire plus caricatural comme description du fou, l’archétype parfait. Sa candeur, son humour, son je-m’en-foutisme, parfois, nous fait l’aimer à la folie.

“Basile”! Hurle sa très belle, mais très froide sœur, “reviens à la maison, tu as vu l’heure, on te cherche partout” (elle est entourée d’un conjoint qui lui, travaille bien et dur).

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Je ne sais pas comment on peut faire pour avoir une vie plus badass. Basile c’est nous, qui avons envie d’avoir encore six ans et de satisfaire pour faire jours d’un ensemble en survêtement. Je déteste penser que la vie c’est dans la binarité et monsieur Canaille le bien nommé nous en fait voir de toutes les couleurs, des sapes à la musique, de la danse effrénée du protagoniste à l’envie d’améliorer son quotidien. Il raconte à tout le monde ses crises. Il veut s’en débarrasser. Mais les autres eux, n’oublieront pas.

Dans son délire, Basile s’attache à une jeune première, pimpante et disponible, fade en personnalité, là pour le sauver, la fille pour contrer le fol en Basile. On s’attendrit, on rit, on pleure et jamais on n’a vu fou si heureux. Ah si, en fait, tous les jours pardon mais on ne voit jamais cela sur grand écran. Le passage dure environ une vingtaine de minutes, sur une durée d’une heure trente.

Sans transition, c’est la dégringolade.

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Apologie des médicaments ?

En tous cas, c’est avec ces signaux à la final cut tout bêtes qu’on comprend à quel point le bébête a besoin de ses pilules puisque sans, il devient tout simplement désagréable. Et même, sans, il devient une tare pour sa sœur, son équipe médicale, puis puits ultime de détresse, il perd son aimée (et son fils). En perdant sa dernière part de lucidité et d’autonomie, qui sera représentée dans “le soleil de trop près” par une institution carcérale qui représente pour le grand public son incapacité à vouloir guérir.

Il sortait de prison. Il a vécu et a vu l’enfer du monde, mais c’est l’hôpital qui l’a eu. On a tous de la peine et Basile, c’est nous. Qui n’a pas eu de problème avec la justice, un papier mal réglé par oubli, jusqu’au commissariat s’il n’était pas justifié ?

Mais l’hôpital, vraiment ?

Hortense Le Guillou

https://www.instagram.com/hortensiaawareofthat/

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