Mes pensées vont à Monsieur D. [Une Si Belle Folie]
Sarah, autrice du blog Une Si Belle Folie, nous offre une magnifique réponse aux traitements stigmatisants de tous ces faits divers qui font de nous des monstres.
Au début du mois de janvier, j’ai commencé à préparer un texte. Il s’appelait « Comptes de la psychophobie ordinaire ». Je voulais compiler les attaques qui nous sont faites, explorer leurs formes multiples, frontales ou déguisées… Je n’ai pas réussi, j’avais peur de me noyer, toute seule dans cet océan de haine crue, de peur lâche, d’ignorance crasseuse.
Pourtant, il y en avait des choses à dire !
Les faits divers se suivent et se ressemblent, la traque médiatique et politique ne connaît pas de repos.
Nos oreilles et nos cœurs saignent des mots que tous emploient, tous les jours. Journaux, réseaux, métro, apéros. Partout.
La psychophobie et la maltraitance sont partout, au cœur de toutes les institutions. hôpitaux, commicos, tribunaux, centres sociaux… Partout. Dans toutes les taules, et tous les lieux de vie institutionnalisés. À l’assemblée nationale, au sénat. Partout, rongeant les institutions qui ont pour mission de nous protéger, nous, citoyens et citoyennes que la folie expatrie.
La litanie ne s’arrête jamais.
Ce que nous autres psychiatrisés, fous et folles avec ou sans étiquette, fragiles cognitif et psychiques nous mangeons dans la tronche au quotidien, gratuitement, est d’une violence inouïe.
Aujourd’hui, en 2022, nous en sommes en droit de nous poser la question : nous, folles et fous, sommes nous des citoyens ?
Depuis 50 ans, la France n’a jamais traité ses fous aussi mal.
Plutôt que des « Comptes de la psychophobie ordinaire », je vous propose ce billet autour d’un des nombreux faits divers de ce mois de janvier.
Mes pensées vont à Monsieur D.
Janvier 2022… Passons sur Booba, roi des trolls, dont l’histoire personnelle devrait résonner avec ce que Stromae tente de capturer : le mal à vivre, jusqu’à vouloir en finir. Non, il y a des degrés dans la souffrance, il y a des souffrances qui « méritent ». Or, ironie du sort, ces dernières sont irréversibles, n’est-il pas alors important de raconter les moments suspendus ? Les posts se succèdent, les anonymes s’en mêlent et relaient la difficulté de l’humain à penser la douleur de l’autre.
Passons sur le médecin qui m’a reçu quand j’ai fait ma troisième dose de vaccin. Et qui a accueilli l’annonce de mes traitements médicamenteux d’un « Ah. Bipolaire », quand ils auraient pu être associés à tout un tas d’autres pathologies. Pour ma part, l’étiquette diagnostique est depuis bien longtemps digérée, j’ai pris l’utile et j’ai jeté le reste. De tels diagnostics sauvages, non sollicités, peuvent avoir des effets délétères pour quelqu’un en errance et en recherche de sens.
Passons sur ce fait divers « pyrénéen » magnifié par la lentille médiatique. Sans que jamais ne sois questionnée l’institution militaire sur sa responsabilité sur l’état de santé de cette ancien soldat.
Passons sur les discours politiques sécuritaires. Sale goût de 2008.
Passons…
Et pourtant, ça ne passe pas. Je refuse de laisser passer. Comme dans une chanson de Brel, j’entends « au suivant ».
La Provence, 28/01/22 : « À Marseille, le retour d’un malade violent en psychiatrie entraîne une grève des soignants ».
L’article (en mérite-t-il le nom?), décrit comment un homme de plus de deux mètres, Monsieur D., extrêmement violent, fait trembler les soignants de Marseille à Lyon. Un préavis de grève est lancé.
Les titres sensationnalistes s’enchaînent :
France Bleu, 30/01/22 : « Le retour d’un patient psychiatrique dangereux inquiète les soignants de La Conception à Marseille. »
YahooNews, 31/01/22 « Marseille : le retour d’un géant ultra violent terrorise l’hôpital psychiatrique. »
BFM, 02/02/22 « « Il faut 16 soignants pour le maîtriser. » : un patient violent terrifie les services d’un hôpital psychiatrique. »
…
Au fil des torchons, on apprend comment Monsieur D. est trimballé de service en service, comment un dispositif spécifique a été mis en place par la préfecture, mais, non, rien n’y fait, Monsieur D. explose, éructe, fugue, détruit tout sur son passage. Et quand ça pète, il faut 12, non 16, non, 19 soignants pour le maîtriser.
Sa taille, son poids, sont répétés sans cesse. Et les attaques incessante envers tous ceux qu’il rencontre.
C’est important, ça, de faire de lui une bête, un démon.
De montrer qu’il est d’une autre nature. Quand nous sommes tous fait du même bois. La folie est affaire d’intensité, elle est affaire d’environnement, de relation à l’autre et au monde, elle est profondément humaine.
Mieux vaut, aussi, faire porter tous les maux à Monsieur D., plutôt que de souligner les manques de l’inhospitalière psychiatrie.
Le but ? Faire trembler les français jusque dans leur lit.
Le reste est offert à la spéculation. Le reste, sauf l’implicite évidence qui transpire de tous ces articles : les actes de Monsieur D. sont, à chaque fois, des actes froids, déterminés, intentionnels.
Permettez-moi de combler ce trou béant offert à la spéculation, en m’appuyant sur l’expérience, sur mes recherches, sur les confidences qui me sont offertes par mes pairs.
La vie de Monsieur D., depuis ses 16 ans, c’est une vie faite d’aller-retours entre les unités pour malades difficiles et les services fermés. Une vie de souffrances aiguës, de souffrances continues.
Une vie de chambre d’isolement, une vie de contention, une vie de piqûres, une vie de chimie lourde, probablement une vie d’électrochocs. On sait assommer des chevaux, assommer des éléphants. Soyez sûrs qu’on assomme Monsieur D.
C’est une vie désorientée, une vie de noyade et de panique. Une vie de 20 coups rendus pour un coup donné. Une vie d’humiliations et d’insultes, qui appartiennent aujourd’hui au domaine public. Une vie sans vie privée. Une vie sans amour, ou peut-être quelqu’un est-il encore là ? Si c’est le cas, mes pensées vont aussi vers vous.
Soyez sûrs, aussi, que si Monsieur D. avait tué, s’il avait torturé, s’il avait violé femmes et enfants, nous le saurions. Les médias s’en seraient régalés.
Monsieur D. n’est pas un grand criminel.
Il est inadapté à un monde qui ne s’est jamais adapté à lui.
Il est odieux qu’il serve d’épouvantail pour que, dans les médias, dans les discours politiques, dans l’opinion publique, la violence institutionnalisée faite au fous, à tous les fous, soit, encore une fois, justifiée.
La psychiatrie s’acharne sur chacun d’entre nous.
En 2012, lors de ma première hospitalisation contrainte, quand je n’ai pas voulu accepter les règles du jeu de votre taule, vous vous y êtes mis à huit sur mes 1m75 et mes 75kg. Vous m’avez confié en avoir bavé.
C’était la vie en moi qui résistait. C’était de ma liberté dont il était question. C’était mon angoisse, ma terreur, mon esprit bouleversé qui s’exprimaient, et non de la violence intentionnelle.
C’est la force et la chimie qui ont gagné, comme toujours. C’est un jeu où nous ne pouvons gagner.
De toute ma vie, je n’ai été violente qu’entre vos mains. Ou celles des flics.
En 2013, en réponse à une nuit blanche de divagation pieds nus, ce sont 5 flics qui sont venus me cueillir et me maîtriser. Je me suis réveillée le lendemain attachée sur le lit d’une chambre d’isolement, dans le noir, presque nue. J’ai eu de la chance. J’ai le privilège d’être blanche, je divaguais en plein centre ville, en plein jour.
J’ai le privilège d’être en vie.
La nuit du 2 au 3 décembre 2015 à Maurepas, à Rennes, cinq balles sont tirées dans le dos de mon ami Babacar Gueye, en réponse à sa détresse. Les agents de police empêchent les pompiers de monter pendant plus d’une heure. Babacar suffoque et s’éteint, pendant que la machine judiciaire, prompte à protéger ses chiens fait déjà marcher sa mécanique.
Le 10 mars 2018 à Rennes, Maëlig, le frère d’une très bonne amie, met fin à ses jours, 24h après que les soignants aient mis un terme prématuré à son séjour à l’hôpital. Il y était hospitalisé suite à une tentative de suicide. Les psychiatres ont mis un place un nouveau traitement, et programmé une sortie avec la famille, qui s’est organisée en conséquence. Maëlig sort 8 jours avant la date prévue, sans que sa famille soit prévenue.
De tels récits, j’en ai entendu des dizaines. Mais ils ne sont pas miens à raconter.
Pour nombre d’entre nous, rien d’autre que ce cercle vicieux, « comme l’a dit Sarko », rien d’autre que la rue, l’HP, et la prison. Chaque fois, l’institution policière-psychiatrique se protège. C’est d’autant plus facile, quand, socialement, l’image d’un fou malmené ne provoque à son endroit que la moquerie, le dégoût, la haine…
La psychiatrie tue. La psychiatrie mutile. La psychiatrie assassine.
La psychiatrie a bon dos, me direz-vous. C’est parce que je vous sais assez fins pour comprendre que ce que j’englobe sous ce terme, c’est tout à la fois la discipline médicale, ses liens macabres avec la police et la justice, les politiques de santé publique, le miroir social et médiatique des représentations de la folie…
Il y en a assez que le sensationnalisme n’aille que dans un sens. Quand les soignants maltraitants seront-ils jugés ? Combien d’entre nous serons passés entre leurs mains ?
Oh, du fait divers, il y en aurait, ne vous inquiétez pas, car ces forçats ont tout un arsenal à leur disposition. Camisole, contentions, isolement, privations, punitions… Et la chimie qui nous assomme tous et toutes la nuit.
Mais ce n’est pas ce qui m’intéresse ici, le fait divers, le cas isolé. La violence qui nous est faite est orchestrée. Elle est massive. Elle fait système.
Vous me dites que ce que j’avance n’est pas très précis ? Que je vais trop loin ? Vous voulez des chiffres ?
Les vies perdues ne se chiffrent pas, elles se pleurent, elles creusent les entrailles, d’autant plus quand le départ est aussi violent. Elles laissent des trous béants dans nos âmes.
Babacar était lumineux, drôle, il avait le soucis des autres, donnait sa force partout où il le pouvait. Il aimait danser, courir, regarder des vieux films d’action. Il était canon, avec un sourire à tomber. Il allait de l’avant, il était déterminé.
Maëlig était passionné de musique et de cinéma, il animait des chroniques cinéma, il faisait des lectures pour les enfants dans les bibliothèques, il partageait ses passions sans relâche pour nous amener dans son univers riche et généreux. Il était charismatique, gentil, il avait choisi l’humour plutôt que la rancune, il était dans la vie.
Babacar et Maëlig étaient des fils, des pères, des frères, des amis, des amoureux.
Ils avaient 27 et 36 ans, la vie devant eux, et les rêves qui vont avec.
Les vies mutilées ne se chiffrent pas, elles se traversent dans la douleur, dans une souffrance qui n’a d’égale que l’indifférence qui lui est opposée. Noyés sous la chimie, torturés, humiliés, jusqu’à ce que le dernier fil qui nous retiens à la vie ne lâche.
J’en suis écœurée jusqu’à l’indigestion, des chiffres.
Je rêve d’un monde où les charniers ne se résument pas à des chiffres. Allez les chercher, vous, les élus qui fermez les yeux, les intellectuels muets, les soignants violents, ou à minima dans un déni que je ne peux qualifier d’entièrement inconscient, les travailleurs sociaux aux jugement moral lapidaire, Monsieur et Madame tout le monde étouffés par leurs œillères, ou pire, la haine des fous.
Soyez sûrs, tous, que si on ouvrait vos cerveaux comme on ouvre les nôtres, si on vous écoutait vous parler à vous-même, si on découvrait ce que vous pensez des autres, tout ce qui vous fait flipper, vous aussi vous seriez enfermés, attachés, cachetonnés. La frontière est mince, et le chemin pour recouvrir son statut d’homme et de femme, de citoyen, est laborieux.
Les chiffres débordent des sites web du Contrôleur Général des lieux de privation de liberté, de la Haute Autorité de Santé, d’Amnesty International…
La psychiatrie avait commencé à prendre un visage humain à partir de l’après-guerre, après que 45 000 malades soient morts de faim sous le régime de Vichy, avec l’expérience de La Borde, avec le mouvement du désaliénisme, avec les courants de la psychothérapie institutionnelle, et de l’antipsychiatrie.
Il fut un temps où, pour les soignants, pour les policiers, pour les pompiers, travailler auprès de « l’humain en crise », c’était désamorcer des situations en apparence inextricables, c’était prendre le temps d’apaiser, c’était prendre le risque de se prendre une baffe, parce qu’on avait le souci de détricoter le fruit de la panique et du délire, de celui de la violence intentionnelle.
Cette période de renouveau intellectuel et éthique, cette période où sont nées de nouvelles pratiques et de nouveaux espoirs pour les fous est révolue.
La psychiatrie régresse. La psychiatrie est ultra-violente, et la société est à son image à l’égard des fous et des folles. Ou alors c’est l’inverse ?
Je n’écrirais pas ici de liste à la Prévert. Soyez sûr que je sais combien les oppressions se superposent.
Nombreux sont celles et ceux qui ont des raisons de craindre une nouvelle accélération autoritaire, pour leur esprit, pour leur corps, pour les êtres qui leurs sont chers. Qui seront les premiers à être massacrés ?
La psychiatrie tue. La psychiatrie mutile. La psychiatrie assassine.
Je suis injuste ? Rien n’est juste dans la façon dont nous sommes traités. Je ne veux pas vous entendre geindre. Je veux provoquer un choc. Depuis 50 ans, jamais on ne nous a autant malmenés.
Certains semblent découvrir aujourd’hui que certaines catégories de citoyens peuvent être déclassées. Les fous ne le savent que trop bien.
Avec la particularité que la famille des fous transcende les clivages sociaux.
Oh ! On se remet mieux avec de la thune, avec des bagages universitaires, avec le bon réseau. On est moins bien armés face à la machine à broyer quand on se bat déjà pour survivre. Là comme partout la misère inflige une double peine.
Nous sommes des sous-citoyens. Toute forme de représentation autonome et émancipée nous est interdite. Partout, des instances consultatives aux comités d’éthique des hôpitaux, dans les conseils municipaux, un simulacre de représentation est savamment orchestré. Surtout, que les fous n’y fassent pas de vagues.
On parle pour nous. La « bienveillance », le scientisme et la charité sont des leurres. On nous aime maintenus sous l’eau. Cluzet. Leboyer. Psychodon. Maintenus sous l’eau, pauvres, shootés, infantilisés.
Parlons de ce préavis de grève, lancé par FO. Jamais je n’ai vu passer un tract où les revendications ne soient pas d’abord salariales. Les soignants doivent accéder à plus de moyens humains et matériels, obtenir une rémunération décente, être formés, et je suis la première à défendre ces revendications.
Mais j’ai la rage, quand je vois qu’elles ne sont quasiment jamais accompagnées de mots d’ordres visant à l’arrêt des pratiques maltraitantes. Si elles sont évoquées, c’est au détour d’une phrase, pas dans le cœur des revendications. Comme si tout n’était pas à reconstruire dans la relation des soignants aux patients.
Le manque d’analyse des pratiques est partout. Le manque de moyen est une excuse confortable. Il est des services où, avec les mêmes maigres moyens, on recourt 2 fois moins, 10 fois moins aux mesures coercitives que sont l’isolement, les contentions et la médication forcée.
À Rennes, avec un camarade nous avons tenté d’établir un lien avec les syndicalistes locaux. Nous n’avons rencontré que du cynisme et de l’hypocrisie. Nous avons envoyé des mails, nous nous sommes rendus sur des piquets de grève.
Nous n’avons rencontré que de fausses promesses, puis le silence, quand les discussions avec les grévistes ne faisaient qu’entériner notre intuition que l’hôpital public est de plus en plus violent d’années en années, de crises sécuritaires en crise sanitaire. Il traite l’urgent, « la file active », et nous boute dehors en se lavant les mains des suicides de ceux qu’ils ont lâchement lâchés trop tôt.
On nous a claqué la porte au nez. L’HP continue de se verrouiller en enchaînant les fous.
Pourtant, mon camarade et moi, nous travaillons à longueur d’année avec des professionnels de santé, des acteurs associatifs et institutionnels, des représentants de familles d’usagers…
Très chers pairs. Je me permets d’écrire en rêvant.
Très chers pairs. Rassemblons nous, partout où nous le pouvons. Nous sommes les seuls sur qui nous puissions compter pour briser nos chaînes. Rassemblons nous, en collectifs indépendants de toutes instances institutionnelles.
Nous, usagers militants, arrêtons de semer notre énergie aux quatre vents aux sein d’assemblées ankylosées où ne règnent que le consensus mou et, trop souvent, la langue de bois. Cette énergie, qui nous manque si souvent dans nos quotidiens accidentés, nous en avons besoin, pour nous tous, et d’abord pour celles et ceux d’entre nous qui souffrent le plus.
Je ne suis pas partisane d’une non-mixité « à tout prix ». Mais cette non-mixité, nous en avons un cruel besoin. Quand, en France, un collectif national d’usagers de la psychiatrie, de fous et de folles, réunissant des dizaines (et, à fortiori des centaines) d’entre nous pour travailler sur le long terme a-t-il existé ?
Il est temps.
Nous n’avons pas besoin d’être d’accord sur tout. Nous avons besoin de nous mettre d’accord sur une stratégie politique, et sur des objectifs prioritaires. Pour le reste, la diversité de nos visions et de nos pratiques est ce qui fera notre force.
Que tous et toutes se sentent bienvenus dans ces collectifs, les vieux loups et les plus jeunes, les militants associatifs, les représentants d’usagers, les pairs-aidants, les militants politiques…
Si certains d’entre vous souhaitent discuter, je ne suis pas difficile à contacter.
Je vous laisse sur ce doux rêve de libération.
Mes pensées vont à Babacar et Maëlig, et à toutes celles et ceux qui continuent de les aimer.
Mes pensées vont à Monsieur D., j’espère que vous me pardonnerez, à mon tour, d’avoir parlé de vous sans vous.
Mes pensées vont à toutes celles et tous ceux qui, à l’heure où j’écris, à l’heure où vous me lisez, subissent l’acharnement d’une médecine qui trop souvent n’en mérite pas le nom.
À la folie,
Nous avons le droit d’être furieux.
Sarah Jolly.
Article initialement publié sur mon blog, unesibellefolie.com, le 14/02/22, accompagné de cette note :
Note à destination des soignants: La rubrique « Coup de Gueule » existe sur Une Si Belle Folie afin de me permettre d’exprimer ma colère, la rage qui me saisit parfois face à toutes les violences dont nous sommes la cible. Ce sont des émotions et des énergies qui doivent être accueillies. Travailler ensemble à un accueil humain de la folie demande d’avoir dépassé cette rage, et de construire des alliances susceptible de porter des lendemains lumineux.
Toutes les autres rubriques d’USBF témoignent de cette certitude : nous gagnerons ensemble, mais seulement si vous nous considérez comme vos égaux.
Toutes les autres rubriques d’USBF témoignent de mon respect pour les soignants qui m’ont aidé à me reconstruire, ceux avec qui je travaille aujourd’hui, ceux dont j’écoute les interviews et lis les articles avec un grand intérêt.
Je tire mon chapeau à tous ceux et celles d’entre vous qui se battent à contre-courant, vous n’étiez pas la cible de cette colère. J’invite tous les autres à ouvrir les yeux et à ne plus jamais les refermer.