[SISM 2017] Réflexions d’une consultante sur le handicap psychique et la santé mentale au travail (4/4)
A l’occasion des Semaines d’information sur la Santé Mentale du 13 au 26 mars 2017, Philippa vous propose un feuilleton « santé mentale et emploi » en 4 épisodes!
INTRODUCTION
Vous devinez peut être qu’avec un job un pareil, on ne s’ennuie pas. La grande aventure commence dès que j’essaye d’expliquer mon métier à quelqu’un. Je vois le visage de mon interlocuteur se déformer et prendre un air inquiet. La phrase qui suit est presque toujours la même : « ah la la la ça ne doit pas être facile » ou bien « le handicap psychique ? Mais ils ne peuvent pas travailler ces gens-là ? »
Nombreuses sont les idées reçues, elles sont aisément formulées, comme s’il était normal d’en avoir. Faire de la formation sur le handicap psychique, c’est d’abord et avant tout travailler sur les préjugés pour faire évoluer les mentalités.
En dehors des experts et des personnes concernées, rares sont ceux qui savent de quoi il s’agit. Même pour les milieux spécialisés, les contours du handicap psychique sont parfois difficiles à tracer. Alors qu’il s’agit d’une thématique complexe et passionnante qui est aussi un véritable enjeu de société.
C’est pourquoi à l’occasion de ces SISM sur la santé mentale et le travail, je vous propose de partager avec vous, quelques-unes de mes réflexions.
ÉPISODE 1 : LA LOI DE 2005 A FAIT DE LA SANTÉ MENTALE UN SUJET DE SOCIÉTÉ…
ÉPISODE 2 : L’ÉMERGENCE DE BONNES PRATIQUES EN FAVEUR DE L’INSERTION.
ÉPISODE 3 : QUELS FREINS DANS LE MONDE PROFESSIONNEL?
épisode 4 : La santé mentale des salariés : un enjeu majeur que les dirigeants ont du mal à prendre en compte
Alors que les enjeux soulevés par la question du handicap psychique sont une réelle préoccupation dans le monde du travail, le top management ne semble pas prendre la mesure de l’enjeu. Les départements de l’entreprise qui pourraient servir de relais (services de santé au travail, RH, mission handicap) n’ont que rarement les moyens de l’action.
Dans un premier temps, trois choses pourraient aider les entreprises à prendre en charge ce sujet épineux :
- Se former, se sensibiliser, développer un regard intelligent et nuancé sur le sujet, oser communiquer, apprendre à en parler. Pour être en capacité d’avoir une approche stratégique
et raisonnée d’une problématique qui peut potentiellement concerner un salarié sur 4 au cours de sa vie. - Oser insérer dans l’emploi des personnes concernées qui ont fait le chemin du rétablissement, qui ont mené une réflexion sur leur problématique, qui se sont posé les bonnes questions, pour vivre enfin des expériences positives avec des personnes fragiles, comprendre qu’il n’y a pas de stéréotype.
- Créer des réseaux de pairs aidants dans les entreprises, pour dédramatiser le sujet et orienter les personnes en difficulté vers des solutions qui leur conviennent plus rapidement et dans de bonnes conditions. Et si le meilleur accompagnateur était un pair?
LA BIO DE L’AUTEURE
Philippa Motte est engagée au sein de l’association Clubhouse France depuis sa création.
Après avoir travaillé 10 ans dans la communication associative sur des sujets liés au handicap et à la santé mentale, elle est aujourd’hui consultante sur les enjeux de la santé mentale et du handicap psychique au travail.
Elle forme les entreprises et les pouvoirs publics sur les enjeux de la fragilité psychique au travail, afin de leur donner des clefs pour faciliter l’insertion et le maintien dans l’emploi des personnes concernées. Elle est co-auteur du guide Troubles psychiques et emploi : guide pour les managers, aux Éditions de l’AGIRC ARRCO paru en janvier 2017.